Alors que l'Allemagne se rapproche toujours plus du «plein emploi» avec un taux de chômage historiquement bas et qui ne cesse de décliner, le nombre de travailleurs exerçant une activité dite atypique (ne bénéficiant pas de CDI et/ou de plein temps) représente aujourd'hui un travailleur sur cinq, soit 7,6 millions de personnes, selon les chiffres rapportés par Le Monde.
Le nombre de personnes exerçant en Allemagne un emploi atypique était de 6,8 millions en 2005, année de fin de vote des lois de libéralisation du travail appelées «réformes Hartz». Ces chiffres incluent un grand nombre de travailleurs à la situation variée (auto-entrepreneurs, indépendants, CDD, temps partiels de moins de 20 heures etc.) ayant pour point commun de ne pas entrer dans le champ d'action des syndicats et de ne pas bénéficier des avantages liés aux conventions collectives, tels que les augmentations de salaires.
Des contrats précaires
2,1 millions de personnes sont par exemple employées selon des contrats à activité réduite appelés «mini-jobs», contrats précaires que les salariés peuvent cumuler et qui sont plafonnés à 450 euros net par mois d'après les chiffres de l’institut national de statistiques Destatis publiés le 16 août et cités par Le Monde.
Le cas des auto-entrepreneurs est lui aussi préoccupant, 600 000 d'entre-eux déclarent des revenus inférieurs à 9 500 euros par an, bien qu'ils doivent s’acquitter d'une assurance-maladie à taux fixe plus coûteuse que celle des salariés. Moins de la moitié d’entre eux cotise pour la retraite.
En outre, selon des études citées par Le Monde, le retour à l'emploi «classique» serait de plus en plus en plus difficile au fur et à mesure que les travailleurs précaires vieillissent.
Néanmoins, 3,5 millions d'emplois «classiques» auraient tout de même été créés depuis 2005.
L'introduction d'un salaire minimum décidé en 2015 en Allemagne pourrait réduire une partie des effets indésirables des emplois précaires selon ses dirigeants. La chancelière Angela Merkel a par ailleurs fixé l’objectif politique de parvenir au plein emploi (considéré généralement à moins de 5% de chômage, contre 5,6% en Allemagne aujourd'hui) d'ici 2025.
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