Andréas Georgiou, ancien chef de l'office des statistiques grecques a été condamné par le tribunal correctionnel d'Athènes pour «manquement au devoir» à deux ans de prison avec sursis. Il lui est reproché d'avoir publié les chiffres du déficit sans en informer les membres du conseil d'administration d'Elstat comme il lui était légalement demandé. Ses avocats ont fait savoir qu'ils feraient appel de ce jugement.
Andréas Georgiou est principalement accusé d'avoir délibérément gonflé les chiffres du déficit public en 2010. Il s'est défendu en assurant qu'il s'agissait de chiffres réels, dans la mesure où Elstat dans le passé, poussé par les précédents gouvernements, sous-évaluait systématiquement le déficit public pour dissimuler la situation économique du pays.
Sur ce volet, à l'issue de l'instruction, la justice a estimé qu'il n'y avait pas d'éléments suffisants pour justifier son renvoi devant l'audience. Toutefois, un procureur de la cour de cassation a récemment demandé le réexamen de l'affaire.
Pendant le mandat d'Andréas Georgiou à Elstat de 2010 à 2015, le déficit public a été revu à la hausse passant de 13,6% du PIB à 15,4% et la dette est passée de 115,1% à 126,8%.
Cette révision à la hausse du déficit a marqué le début de la crise de la dette, suivie par la participation du FMI aux côtés de la zone euro au premier plan de sauvetage grec en 2010.
Selon ses détracteurs, Andréas Georgiou était également à l'époque membre du Conseil d'Administration du FMI mais ses avocats assurent que cela n'a duré que trois à quatre mois.
Andréas Georgiou a été publiquement défendu en 2016 par l'Union Européenne (UE), Marianne Thyssen, la commissaire européenne aux Affaires sociales, assurant que «les données sur la dette grecque pour la période de 2010 à 2015 ont été fiables et communiquées avec exactitude».