Economie

Grèce : coupes budgétaires et privatisations pour rester dans la zone euro

La Grèce a soumis de nouvelles propositions de réformes économiques à ses créanciers pour un accord qui sauverait le pays de la faillite. A la clef, privatisations des transports et coupes budgétaires dans les systèmes de retraites et militaires.

La nouvelle a été annoncée par une tweet du porte parole de Jeroen Dijsselbloem, qui préside l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro : «Les nouvelles propositions grecques reçues par le président de l'Eurogroupe Dijsselbloem» pouvait-on y lire.

Michel Reijns a également déclaré que Dijsselbloem ne ferait aucun commentaire sur le contenu des propositions jusqu'à ce que les institutions chargées de l'examen ne complètent leur évaluation de l'existence d'une base de négociations pour un prêt.

Les propositions ont été faites à la veille de la date limite de jeudi à minuit. Après examen, le Parlement européen pourra voter sur l'offre d'Athènes ce vendredi soir.

La Grèce pourrait ainsi chercher 53,5 milliards d'euros dans un nouveau package de sauvetage d'ici juillet 2018.

Même si aucun des détails sur les nouvelles propositions n'ai été encore révélé officiellement, des sources ont indiqué à l'AFP que la Grèce proposait entre autre de remanier les pensions de retraite et finalement abandonner la retraite anticipée, ainsi que d'augmenter les impôts, en contrepartie d'un plan de sauvetage de 3 ans et d'un «ajustement de la dette». 

La nouvelle proposition comprend le déplacement d'autres éléments au taux d'imposition de 23%, rapporte The Guardian. Les Grecs ont également convenu, à terme, d'abolir les versements de solidarité pour les retraités pauvres en Décembre 2019, un an plus tôt que prévu.

En savoir plus : l’économiste Jacques Sapir présente «les leçons à tirer» du bras de fer entre le gouvernement de Tsipras et l’UE.

Un autre proposition prévoit également de relever l'âge de la retraite à 67 ans d'ici 2022, ainsi que de couper les dépenses militaires de 100 millions d'euros en 2015 et de 200 millions d'euros en 2016. 

Athènes a également accepté de lever l'impôt des sociétés à 28% et de mettre en œuvre plusieurs mesures pour lutter contre l'évasion fiscale. L'accord comprend également la privatisation des aéroports et des ports maritimes régionaux.

Parallèlement, une source de Reuters a précisé que la Grèce avait assuré qu'elle sauverait 1% PIB, la «valeur des pensions» en 2016.

Mercredi la Grèce avait déjà demandé à ses créanciers une facilité de prêt de trois ans à partir du Mécanisme européen de stabilité (ESM), promettant de présenter un plan détaillé sur les réformes économiques dans les plus brefs délais, au plus tard jeudi. Parmi les réformes rapides, Athènes a nommé un ensemble de mesures, y compris une réforme fiscale et de coupes dans les retraites qui sont prêtes à être mises en oeuvre à partir de la semaine prochaine.

«Nous allons aussi inclure des actions supplémentaires que la République va entreprendre pour renforcer et moderniser son économie», a déclaré le ministre des Finances dans un communiqué.

Lors des pourparlers avec Athènes, les responsables européens ont exhorté le premier ministre Alexis Tsipras et son cabinet de trouver une solution qui permettrait d'éviter la sortie de la Grèce de la zone euro.

«L'incapacité à trouver un accord peut conduire à la faillite de la Grèce et à l'insolvabilité du système bancaire. Tout le monde y perdra», a déclaré mercredi le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Après avoir échoué à rembourser 1,6 milliards d'euros au FMI avant la date limite du 1er juillet, la Grèce est devenue le premier pays développé à faire défaut sur ses obligations internationales.