Economie

Ministre russe de l’Economie : la Grèce ne nous a pas demandé d’aide

Dans le contexte des spéculations sur l’aide financière que la Russie pourrait fournir à Athènes, le ministre russe de l’Economie Alexeï Oulioukaev a déclaré dans une interview accordée à RT qu’il s’agissait de coopération mais pas d’aide financière.

Alexeï Oulioukaev a également évoqué plusieurs autres questions qui seront discutées lors du sommet des BRICS qui se tient à Oufa en Russie jusqu’au 10 juillet.

RT : Vous aviez dit que la Russie pouvait fournir une aide à la Grèce, si le pays le demandait. Sous quelle forme cette aide sera-t-elle fournie ? Directement ou d’un autre manière ?

Alexeï Oulioukaev (A. O.) : Je n’ai rien dit à propos de l’aide, j’ai parlé de coopération. Premièrement, la Grèce ne nous a demandé aucune aide. C’est pourquoi nous n’avons pas discuté de ce sujet avec nos partenaires grecs. Mais nous pouvons penser à des projets commerciaux. Par exemple, les garanties budgétaires pour les exportateurs, pout des projets tels que les investissements dans le gazoduc [qui sera construit] sur le territoire grec.

RT : Comment évaluez-vous la présidence russe des BRICS ? Quelles décisions clés ont été prises ? Quelles décisions seront prises dans le futur ?

A. O. : Notre objectif principal était la préparation de la stratégie du partenariat économique entre les états-membres des BRICS. Elle a été préparée et approuvée lors de la réunion entre les ministres des BRICS. Nous attendons que les dirigeants des pays soutiennent ces idées et ces projets lors du sommet à Oufa. Nous avons préparé environ 50 projets d’investissements concrets. Ce sont pour la plupart des projets dans le domaine des communications. Nous pensons que l’organisation des communications entre nos pays est un point très important. Je parle du système de navigation GLONASS, de la création d’une grande base de données et d’autres projets de télécommunications.

RT : L’accès au marché international des capitaux a été restreint pour la Russie. Les capitaux asiatiques ont-ils en tous cas partiellement occupé cette niche ?

A. O. : Oui, en partie. Nous avons connu des problèmes pour l’accès au marché des capitaux à cause des sanctions, de la situation politique. Bien sûr, cette situation politique a influencé les banques asiatiques et les institutions financières. Elles doivent être conservatrices dans leurs actions. Elles remplaceront en partie les investisseurs américains et européens. Mais notre but principal est de transformer les capitaux internes et de stimuler les investissements à l’intérieur du pays. C’est pourquoi nous travaillons avec des systèmes d’investissements à long terme, notamment le système des fonds de pension, le Fond du bien être national etc.

RT : Nous avons déjà évoqué les sanctions. Peut-on dire que les partenaires de la Russie au sein des BRICS ont augmenté leurs volumes d’exportations vers la Russie depuis lors ?

A. O. : Nous avons de bons chiffres pour les importations, par exemple, agricoles du Brésil, de l’Inde, de l’Afrique du Sud et de la Chine. C’est pourquoi nous pensons qu’il est très important de soutenir le commerce. Nous avons discuté de la coopération entre nos douanes. Il faut faire transiter tous les échanges de documents sous la forme électronique pour faciliter les activités des exportateurs et des importateurs.

RT : Plusieurs accords, notamment des accords bilatéraux, sont conclus dans le cadre des BRICS. Y a-t-il des difficultés pour conformer ces accords aux normes de l’OMC ou d’autres accords internationaux ?

A. O. : A vrai dire, je ne vois pas de graves obstacles, de graves problèmes. Nous travaillons conformément aux normes de l'OMC. Tous les membres des BRICS sont également membres de l’OMC. Il n’y a aucun problème.