Economie

Les propos de la ministre du Travail suscitent la polémique, le Premier ministre lui vient en aide

Après une sortie polémique de Muriel Pénicaud sur la réforme du code du travail qui, dans son état actuel, selon elle, «n’est fait que pour embêter 95% des entreprises», Edouard Philippe a dû intervenir pour justifier l'action de sa ministre.

Le Premier ministre Edouard Philippe a estimé samedi 1er juillet à l'issue du séminaire gouvernemental à Nancy que le code du travail devait être simplifié et corrigé pour mieux protéger les salariés.

«On peut, sans rentrer dans une polémique, reconnaître que cet ensemble de dispositions est complexe, qu'il gagnerait sans doute à être simplifié et à être corrigé pour mieux répondre à son objectif fondamental qui est la protection des salariés, la définition de règles claires, simples, pratiques pour les salariés et les entreprises», a affirmé le Premier ministre. Et d'ajouter : «Je sais que madame Pénicaud partage très exactement, très exactement cette opinion.»

Le Premier ministre était en effet interrogé sur une déclaration faite la veille, le 30 juin, par Muriel Pénicaud. Ainsi, selon la ministre, le code du travail actuel «n’est fait que pour embêter 95% des entreprises et sanctionner les 5% qui ne se conduisent pas dans les règles». Pour changer la donne, elle propose donc de mettre en place un système «qui permet plus de marge de manœuvre, avec des filets de sécurité».

Soit on a un code du travail, qui, en gros, n’est fait que pour embêter 95% des entreprises et sanctionner les 5% qui ne se conduisent pas dans les règles

«Je connais bien madame la ministre du Travail», a donc poursuivi le locataire de Matignon, avant d'ajouter que selon lui, Muriel Pénicaud avait «une connaissance intime du code du travail».

«Elle est comme l'ensemble des membres du gouvernement, elle a le respect de la loi, le respect de la norme, le respect de ce qui fait que collectivement, nous vivons non pas dans un état de nature mais un état de droit, et qui fait que dans l'entreprise nous ne vivons pas dans un monde sans règles mais au contraire dans un monde avec des règles», a insisté Edouard Philippe.

«Personne ici ne songe à critiquer par nature ni le droit du travail ni le code du travail. Mais je pense que vous vous accorderez aussi avec moi pour dire que ce Code est aujourd'hui relativement complexe, épais, et je ne crois pas qu'il puisse venir à l'esprit de quiconque de le décrire par son extrême simplicité ou par la capacité qu'il aurait eu à effectivement protéger les Français qui travaillent», a-t-il ajouté.