Crise bancaire italienne : Monte Paschi sauvée des eaux, l'UE met la pression sur les autres banques

Crise bancaire italienne : Monte Paschi sauvée des eaux, l'UE met la pression sur les autres banques
L'Union européenne donne à la banque vénitienne Banca Popolare di Vincenza jusqu'à fin juin 2017 pour se recapitaliser. Illustration ©Alessandro Bianchi/Reuters
Suivez RT en français surTelegram

La Monte Paschi sera nationalisée à hauteur de 70%. L'Union européenne a donné son feu vert au plan de recapitalisation, mais reste inflexible quant aux autres banques italiennes en difficulté, qui devront dénicher des investisseurs privés.

La Commission européenne et le gouvernement italien ont conclu, ce 1er juin 2017, un accord de principe portant sur le plan de restructuration élaboré par Rome en mars dernier pour renflouer la banque italienne Monte Paschi di Siena (BMPS), maillon le plus faible d'un secteur bancaire italien qui menace toujours de s'écrouler.

Dans ce qui ressemble fort à une nationalisation de facto, comme le souhaitait le gouvernement italien, l'Etat prévoit d'injecter 6,6 milliards d'euros d'argent public dans les fonds propres de la banque en échange d'une participation d'environ 70% au capital. Restera encore, selon les informations rendues publiques à faire appel au marché pour trouver encore 2,2 milliards d'euros. Enfin, le plan prévoit de venir en aide aux 42 000 petits épargnants détenteurs d'obligations dépréciées et qui leur avaient été vendues par la banque. 

Le gouvernement italien va ainsi injecter 6,6 milliards d'euros pour sauver de la faillite la banque, dont la cotation du titre est suspendue depuis fin décembre 2016. A l'issue de l'opération, l'Etat détiendra environ 70% du capital de la BMPS, laissant les 30% restant à des investisseurs institutionnels. Mais quelque 5 000 emplois sur 25 000 pourraient être supprimés dans la restructuration imposée par Bruxelles en échange de la validation du plan de sauvetage public.

Les banques italiennes sous tutelle européenne

La Monte Paschi n'est pas la seule malade du secteur bancaire italien, plombé par des créances douteuses, c'est-à-dire des prêts consentis à des agents économiques insolvables, qui pèsent aujourd'hui sur leurs bilans comptables.

Deux autres banques inquiètent les observateurs : la banque vénitienne Veneto Banca et la Banca Popolare di Vicenza, qui pour l'instant ne bénéficient pas de la même mansuétude de la part des instances européennes. Contrairement au plan prévu pour la Monte Paschi, la Commission européenne exige pour ces deux banques que le renflouement ne vienne pas seulement du trésor italien, mais aussi d'investisseurs privés. 

De fait, depuis la mise en place du Mécanisme de supervision unique (MSU) européen en 2013, puis de l'Union bancaire européenne en avril 2014, le sort des banques des Etats membres, et de l'Italie en particulier, se joue directement à Bruxelles et à Francfort, siège de la BCE et du MSU. 

Fin mars 2017, l'organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International avait épinglé le pouvoir exorbitant de la BCE dans la gestion de la crise financière depuis 2008. «La BCE s'est avérée être l'acteur principal dans la crise de l'euro, avec un degré de latitude d'action extraordinaire», mais «sans la surveillance démocratique appropriée», avait estimé les auteurs du rapport publié le 28 mars.

Alexandre Keller

Lire aussi : La Grèce parvient à un accord préliminaire avec ses créanciers

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix