Lancées après une plainte de l'américain Boeing, les investigations concernant Bombardier devront déterminer si le constructeur canadien vend à perte ses appareils de 100 et 150 places aux Etats-Unis et s'il bénéficie de subventions publiques illégales, a détaillé le département américain au Commerce dans un communiqué.
«Nous déplorons que le département du Commerce des Etats-Unis ait ouvert des enquêtes sur les droits anti-dumping et les droits compensateurs relatifs aux importations d'aéronefs civils gros porteurs canadiens», a déclaré Chrystia Freeland, ministre canadienne des Affaires étrangères.
Des milliers d’emplois seraient menacés
Fin avril, Boeing avait déposé une plainte contre Bombardier, l'accusant de vendre son dernier avion CSeries en dessous de ses coûts de fabrication et d'avoir reçu plus de trois milliards de dollars de subventions publiques.
La plainte portait sur deux avions de la gamme CSeries, le CS100 et surtout le CS300, qui vient concurrencer frontalement le B737 du constructeur américain comme la famille des Airbus A320.
«[La plainte] de Boeing vise clairement à empêcher le nouvel avion de Bombardier, l’appareil CSeries, de pénétrer le marché américain», a estimé Chrystia Freeland.
La plainte de Boeing menacerait «plus de 20 000 emplois aux Etats-Unis» liés à la fourniture de pièces pour les avions CSeries, selon les responsables de Bombardier.
«Le Canada examine ses approvisionnements militaires actuels liés à la société Boeing [et] défendra énergiquement les intérêts de Bombardier», a précisé de son côté la ministre canadienne.
Le Canada a annoncé à l'automne une commande de 18 chasseurs Super Hornet à Boeing pour remplacer sa flotte vieillissante de F-18, et lancé un nouvel appel d'offres afin de moderniser sa flotte de combat.
Pendant l'appel d'offres et en attendant les prochains appareils, 18 Super Hornet seront déployés dès 2018, comme solution «provisoire», selon le ministre canadien de la Défense Harjit Sajjan.
Le Canada reste néanmoins partenaire du programme de développement du chasseur furtif F-35 de Lockheed Martin, dont il avait annoncé l'acquisition de 65 appareils en 2010 avant de faire machine arrière fin 2015 à cause de coûts exorbitants.
Cette annonce intervient alors que, le même jour, les Etats-Unis ont formellement lancé le processus de renégociation de l'accord de libre-échange Aléna qui les lie au Canada et au Mexique.