Une nouvelle étude réalisée par six universitaires et parue dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences vient s'ajouter à la liste des ouvrages se penchant sur les possibles méfaits de l'orthodoxie budgétaire promue par le Fonds monétaire international (FMI) dans les pays du Sud.
Compilant les données de 67 pays auxquels le FMI a accordé des prêts en échange de programmes d'assainissement de leurs finances publiques, l'étude récuse certes l'hypothèse d'un «lien direct» entre une dégradation des indicateurs de santé et le FMI, mais identifie toutefois les «effets contradictoires» que l'action du Fonds aurait sur la santé infantile.
Le milieu rural particulièrement touché
«Les interventions du FMI cherchent à accroître la stabilité économique, ce qui est porteur d'effets bénéfiques pour la population. Mais, en même temps, les mesures d'ajustement imposées par le FMI diminuent les effets protecteurs de l'éducation des parents sur la santé infantile», lit-on dans ce document.
En clair, les foyers où le chef de famille dispose au moins d'un niveau d'éducation primaire sont d'ordinaire davantage en situation de pourvoir aux besoins de leurs enfants en ce qui concerne l'accès à l'eau, la nutrition ou la vaccination. Mais, selon l'étude, cette capacité est réduite dans les pays sous assistance du FMI, et particulièrement en milieu rural.
D'après les chercheurs, la présence de parents éduqués réduit les risques de malnutrition infantile de 38% en temps normal mais de seulement 21% quand le pays se trouve renfloué par le Fonds.
Cet écart tient notamment, selon les chercheurs, aux réductions de dépenses publiques exigées par le FMI qui compriment les salaires et provoquent des pertes d'opportunité d'emplois, au risque de limiter «l'utilité [...] d'une éducation basique» dans la capacité des parents à garantir au mieux la santé de leurs enfants.