«Un ministre des Finances européen [est un] principe pour lequel je suis», a déclaré le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'un débat à Bruxelles.
Mais il a immédiatement nuancé son propos : «Est-ce qu'il a le droit, lui et lui seul, soumis au contrôle du Parlement européen évidemment, de changer les budgets nationaux ? [...] Est-ce qu'un ministre central européen peut interférer dans les choix budgétaires des Parlements nationaux ?»
«C'est le premier droit d'un Parlement que de voter et d'établir le budget donc il faut réfléchir à deux fois avant de se lancer comme un despérado dans cette jungle qui est une forêt ultra dangereuse», a souligné le président de la Commission européenne.
Le chef de l'exécutif européen a par ailleurs affirmé être «pour un budget de la zone euro». «Parce que je crois que nous avons besoin d'un instrument financier pour pouvoir mieux résister aux chocs asymétriques. Mais il faudra tout d'abord creuser toutes ces idées», a-t-il expliqué.
«Nous avons pour habitude de réfléchir d'abord et puis de promettre et puis de faire. Et non pas l'inverse», a-t-il développé. «Toutes ces questions m'intéressent au plus haut degré mais il faut savoir ce qui se cache derrière ces différents éléments de discours», a observé Jean-Claude Juncker.
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La création d'un budget et d'un «poste de ministre de l'Economie et des Finances» de la zone euro, «qui aura la responsabilité du budget», fait partie des principales propositions d'Emmanuel Macron, élu le 7 mai président de la République française. «Avec ce que le nouveau président de la France nous propose, je me sens en accord, mais il faut voir les détails», a résumé Jean-Claude Juncker.
En revanche, le président de la Commission est opposé à l'idée d'un parlement de la zone euro, autre proposition d'Emmanuel Macron, a par ailleurs précisé une source européenne après le débat.