Economie

Etats-Unis : ouverture d'une enquête criminelle contre Uber pour s'être joué des autorités

Uber est mise en cause pour avoir utilisé le logiciel Greyball. L'outil aurait permis à la plateforme de transport dématérialisée d'échapper aux contrôles des régulateurs américains et d'opérer dans des secteurs où elle n'en avait pas l'autorisation.

Le département de la Justice américain a ouvert une enquête, criminelle, à l'encontre d'Uber Technologies Inc. La société a utilisé un logiciel, baptisé «Greyball», lequel aurait permis à ses chauffeurs d'échapper à la surveillance des autorités de régulation des transports, démasquant les policiers en civil tentant de se faire passer pour des clients. L'enjeu : pouvoir charger des clients dans des zones où Uber ne bénéficiait pas encore d'un agrément, comme à Portland.

L'enquête a donc été finalement ouverte un mois après qu'Uber a admis que le logiciel Greyball lui avait bien permis de repérer les inspecteurs. C'est le New York Times le premier qui avait révélé l'existence d'un tel logiciel en mars 2017, présenté de façon trompeuse par Uber comme permettant de vérifier les requêtes des clients.

Les autorités de Portland ont ainsi récemment rapporté qu'Uber était parvenu en décembre 2014 à esquiver au moins 16 de leurs officiers assermentés, lesquels ne sont pas parvenus à se faire passer pour des clients. Comment ? En recourant de façon illégale à l'utilisation des données personnelles.

Utilisation abusive des données des utilisateurs

Il semble en effet qu'Uber se soit joué des autorités à bien des égards. Selon Reuters, la start-up aurait ainsi enfreint la protection des données personnelles, allant jusqu'à utiliser les informations de cartes de crédits de ses clients, afin de les passer à la moulinette du «data-mining», terme anglais qui décrit l'extraction d'information par recoupements à partir de données. Ce dans le but de repérer les enquêteurs en utilisant leurs informations bancaires personnelles.

Le New York Times rappelle que la technologie Greyball fait partie d'un programme plus large, baptisé VTOS pour «violation of terms of services», et qu'il est utilisé par Uber dans le monde entier. Dans un premier temps, Uber avait affirmé que Greyball permettait de garantir la sécurité de ses chauffeurs.

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