Economie

Bernard Cazeneuve demande à la Chine de s'ouvrir davantage aux produits français

Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve, arrivé en Chine pour une visite officielle de trois jours, a demandé à Pékin de s'ouvrir davantage aux produits français et européens, tout en dénonçant le «recroquevillement du protectionnisme».

Arrivé en Chine le 21 février pour une visite officielle de trois jours, le chef du gouvernement français Bernard Cazeneuve s'est exprimé devant environ 300 étudiants à l'Université de Pékin (Beida), où il a à la fois défendu les «bienfaits» de la mondialisation et le besoin de davantage de «rééquilibrage» et de «réciprocité» dans les relations commerciales avec la Chine.

«Si nous voulons que le protectionnisme ne gagne pas sur le plan international, il faut que des grands pays comme les nôtres soient capables de construire des relations commerciales qui soient équilibrées», a-t-il expliqué à une étudiante qui l'interrogeait.

Le Premier ministre a notamment donné des gages sur l'attachement français au libre-échange après les élections présidentielles, en critiquant le «recroquevillement du protectionnisme porté par certains populistes».

«Nous cédons trop souvent à la tentation de critiquer la mondialisation. Nous devrions souligner davantage les bienfaits qu’elle nous apporte», a-t-il affirmé et souhaité la «bienvenue» aux investissements, aux étudiants et aux touristes chinois en France.

Dans une interview pour le média économique chinois Caixin, Bernard Cazeneuve a estimé qu'un «rééquilibrage par le haut» des relations commerciales franco-chinoises passait notamment par une «plus grande ouverture du marché chinois aux exportations françaises». 

«Et ce pour que les produits français bénéficient des mêmes conditions que les produits chinois sur le marché européen, le plus ouvert du monde», a insisté le Premier ministre, demandant un meilleur accès pour les films français en Chine.

Selon la version française de l'entretien fournie par les services du Caixin, Bernard Cazeneuve a exprimé ses inquiétudes sur le risque de protectionnisme américain en Chine avec l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump, car celui le dernier avait «fréquemment visé les produits chinois lors de sa campagne».

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«Face à ce risque, le géant asiatique esquisse un rapprochement avec l'Europe. Mais l'UE, elle-même confrontée à des poussées de partis extrêmes, souhaite davantage de réciprocité commerciale, alors que plusieurs droits de douane de l'Europe vers la Chine restent nettement plus élevés que dans le sens inverse», a-t-il poursuivi.

«Ce principe de réciprocité est une exigence que la France comme l’UE entendent promouvoir avec l’ensemble de leurs partenaires, afin que le commerce international bénéficie à toutes nos populations, et pas seulement à un petit nombre», a-il conclu.