Economie

Corée du Sud : l'héritier de Samsung placé en détention pour corruption

L'héritier de la multinationale sud-coréenne Samsung fait l'objet d'un large scandale de corruption. Il aurait versé des dizaines de millions d'euros en pots-de-vin à un conseiller de la présidente Park Geung-Hye, suspendue en décembre.

Le patron de Samsung, la plus importante entreprise de Corée du Sud, a été placé en détention provisoire le 17 février dans l'enquête sur le vaste scandale de corruption qui a entraîné la suspension du chef d'Etat Park Geung-Hye.

Vice-président de Samsung Electronics et fils du président du groupe, Lee Jae-Yong, 48 ans, est accusé d'avoir versé près de 40 millions de dollars (37,5 millions d'euros) de pots-de-vin à Choi Soon-sil, l'obscure confidente de Park Geung-Hye, contre des faveurs politiques. 

C'est un nouveau coup porté à l'image de marque d'un groupe qui se retrouve englué dans ce scandale de corruption et de trafic d'influence qui dure depuis des mois.

 

Lee Jae-Yong avait déjà été placé en détention dans l'attente de la décision de justice. Il devra y rester en attendant une inculpation et un procès éventuels, ce qui pourrait durer plusieurs mois.

Samsung a réagi avec mesure, tandis que l'action perdait 1,5% dans les échanges de la matinée. «Nous ferons de notre mieux pour que la vérité soit dévoilée lors du processus judiciaire ultérieur», a déclaré l'entreprise dans un communiqué.

Le patron de la multinationale a déjà été interrogé plusieurs fois dans cette affaire. Il y a un mois, il avait échappé de justesse à l'arrestation, la justice ayant estimé que les preuves n'étaient pas assez solides.

En décembre 2016, lors d'une audition parlementaire, Lee avait admis avoir versé 20,4 milliards de won (16,35 millions d'euros) aux deux fondations, prétendument liées à Choi Soon-sil, mais avait nié avoir voulu obtenir des faveurs en retour. Il a également admis avoir fourni une somme d'argent et un cheval pour aider la carrière équestre de la fille de Choi et a dit qu'il «regrettait» ce «cadeau».

Choi Soon-sil, qui n'avait pas de position officielle au gouvernement, a été autorisé à éditer les discours du président et pouvait même organiser divers avantages pour les grandes entreprises, selon les enquêteurs.

La présidente Park Geung-Hye, qui a été suspendue de ses fonctions en raison de la procédure de mise en accusation en décembre dernier, a nié avoir commis des fautes mais s'est excusée pour ses relations avec Choi Soon-sil. Elle demeure officiellement présidente jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle décide ou non d'appuyer la décision parlementaire.

En cas de confirmation de la destitution, une élection présidentielle anticipée devra se tenir sous 60 jours. Dans le cas contraire, Park Geung-Hye récupérerait ses pouvoirs exécutifs et achèverait son mandat comme prévu en février 2018.

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