Le président du Medef Pierre Gattaz s'est retrouvé dans une position inconfortable lors de son intervention sur France Info mercredi 11 janvier. Il est d'abord monté au créneau, pour fustiger la politique protectionniste du président-élu, lui refusant les succès que voulaient bien lui accorder les journalistes, que ce soit par rapport à General Motors ou encore à Samsung.
«Ca ne marche pas», a t-il affirmé, ajoutant qu'il attendait de voir le résultat du lobbying des entreprises américaines sur la question. Pour ce chantre du libéralisme, sans surprise, «l'excès de protectionnisme est extrêmement dangereux pour la planète».
Mais quand les journalistes du service public lui ont demandé ce qu'il pensait de la récente rencontre entre Bernard Arnault et Donald Trump, le ton a subitement changé.
«C'est le nouveau président de l'Amérique, si vous voulez, de la première puissance du monde, donc on vient faire quelque part allégeance au premier président». Pour Pierre Gattaz, il est important pour le patronat français de venir montrer sa fidélité et sa dévotion au leader du monde libre. Et le jeu politique étant ce qu'il est outre-atlantique, tant pis si il s'agit d'un ennemi idéologique.
«Allégeance, c'est peut-être un mot un peu fort, mais attendez, si vous voulez, vous êtes obligé de... », le patron du Médef a laissé sa phrase en suspens, se reprenant avant de trop dévoiler ses intentions.
Peut-être que Pierre Gattaz espère de cette manière convaincre le futur président des Etats-Unis d'infléchir sa position sur le traité transatlantique – le TTIP – que le Medef rêve de voir devenir une réalité.