La France est de retour dans la cour des grands vendeurs d’armes. L’Hexagone a toujours été de la partie mais, depuis 2012, les contrats mirobolants se succèdent à un rythme effréné. Le dernier en date tient en la signature d’un contrat intergouvernemental avec l’Australie pour 12 sous-marins. La somme s’élève à 34 milliards d’euros dont 10 milliards pour la partie française.
Avant l'affaire australienne, l’Inde se portait acquéreur de plusieurs avions de combat de type Rafale pour un montant de huit milliards d’euros. Depuis 2012, les groupes français ont triplé leur chiffre d’affaires. Il est passé de 4,8 milliards d’euros à 16,9 milliards en 2015 selon la Direction générale de l’armement (DGA).
La France bientôt devant la Russie ?
Ces excellents chiffres devraient permettre à la France de grimper d’une place sur le podium des exportateurs d’armes. La Russie détient la deuxième place derrière les intouchables Etats-Unis et la France, actuelle troisième, pourrait bien prendre sa place d’ici peu. Le cabinet IHS a analysé la situation dans sa dernière étude sur les exportations d’armement : «En 2018, la France va passer de la troisième à la deuxième place mondiale des exportateurs d’équipements de défense, devançant la Russie pour la première fois depuis des décennies.»
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Pour Ben Moores, analyste chez IHS, «la France a relancé son industrie de défense et a bénéficié de ventes régulières sur plusieurs années consécutives». Selon le spécialiste, «2014 et 2015 ont été les meilleures années de vente pour la France depuis des décennies, avec 26 milliards de ventes». Et l’embellie devrait se poursuivre. IHS estime que le carnet de commande se chiffre à 54 milliards de dollars.
Pour séduire les clients, la France peut compter sur des produits phares, le Rafale en tête. Après des années de difficiles, l’avion de Dassault s’arrache enfin. Entre l’Egypte, le Qatar et l’Inde, pas moins de 84 avions de combat ont été vendus pour un montant de 19,3 milliards d’euros.
Pour convaincre, rien de tel que d’être passé à l’épreuve du terrain. C’est le cas du Rafale qui a été utilisé en Centrafrique, en Libye, en Afghanistan et, bien évidemment, en Irak et en Syrie.
Les hélicoptères Caracal sont quant à eux des montures régulières pour les forces spéciales françaises. Un argument qui a dû peser dans la balance au moment de convaincre le Koweït au mois d’août dernier.
De beaux projets à venir
Quant aux possibles futures ventes, l’entreprise Nexter est sur un très gros coup. En cours de fusion avec l’industriel allemand KMW, elle espère vendre 1 400 canons d’artillerie à l’Inde. Un contrat record.
Ambitieuse, elle veut également vendre à New-Delhi 800 de ses canons Caesar pour un montant de 4,4 milliards d’euros. Son Pdg Stéphane Meyer souhaite remettre son offre «à l’horizon 2018».
Nexter est sur tous les fronts. Comme le souligne Challenges, l'entreprise envisage la vente de centaines de véhicules blindés au Qatar ainsi qu’au Royaume-Uni, de systèmes d’artillerie à la Finlande, au Danemark, à la Norvège sans parler d’«offres en Egypte». L'industrie française de l'armement a de beaux jours devant elle.