Selon une étude d'Eurostat, le département chargé d'alimenter la Commission européenne en statistiques et données macroéconomiques diverses, les Suédois seraient ceux en Europe qui consacrerent le plus d'années de leurs vies à travailler. 41,2 années selon Eurostat, alors que la moyenne européenne s'établit à 35,4 années de travail dans une existence. A noter une inégalité des sexes face au travail : les hommes en Suède travaillent deux ans de plus que les femmes.
Un résultat que l'on peut interpréter selon la façon dont on voit les choses. Pour les Suédois qui accordent beaucoup d'importance à la qualité de vie et aux loisirs, ce pourrait être un inconvénient. Mais pour des pays comme la France où les seniors – et les jeunes par ailleurs – sont plus exposés au risque de se voir exclus du monde du travail, la Suède pourrait paraître un pays idéal.
D'autant que la journée de six heures connaît un succès croissant dans le pays, lequel offre à sa population un niveau de vie parmi les plus élevés au monde et un taux de chômage, en 2016 de 6,9%, à comparer avec les chiffres – sans doute sous-estimés – de 10,8% en France.
La Suède a procédé dans les années 1990 à de nombreuses réformes qui ont permis de sauvegarder le modèle de protection sociale, dit «modèle scandinave», en réduisant notamment le nombre de fonctionnaires. Depuis 2013, le chômage est en baisse constante dans le pays. Par ailleurs, la Suède n'étant pas membre de la zone euro, elle dispose librement du levier monétaire afin de relancer l'activité économique et relancer les exportations.