Une dizaine de jours après l'élection de Donald Trump au poste de 45e président des Etats-Unis, Khalid Al-Falih, ministre de l’Energie saoudien et président de la compagnie pétrolière nationale saoudienne, Saudi Aramco, s'est livré dans une interview publiée dans les colonnes du Financial Times.
Il y demande au président américain élu de «bien réfléchir» avant de mettre en œuvre sa promesse électorale de renoncer aux importations de pétrole saoudien.
«En son for intérieur, le président élu Donald Trump verra les avantages et je pense que les représentants du secteur pétrolier lui préciseront aussi que bloquer les échanges de n'importe quel produit n’est pas sain», a précisé Khalid Al-Falih.
«Les Etats-Unis sont le porte-drapeau du capitalisme et des marchés libres. Ils restent une partie très importante de l’industrie globale qui est incterconnectée et qui s'occupe de la matière première qu'est le pétrole. Atteindre l'équilibre sur un marché libre est très sain pour le pétrole», a-t-il poursuivi, en précisant que l’énergie était un «élément vital de l’économie globale» et que les Etats-Unis profiteraient le plus au libre-échange mondial.
L’Arabie saoudite est, de facto, le pays qui fournit le plus de pétrole aux Etats-Unis, parmi les pays du Moyen-Orient même si la majorité du pétrole utilisé dans le pays est produit sur les territoires américains ou importé depuis le Canada. Pour le moment, les Saoudiens fournissent 11% du pétrole brut consommé aux Etats-Unis contre 40% pour le Canada.
Lors de la campagne électorale, Donald Trump avait promis de «libérer» complètement le secteur énergétique des Etats-Unis de ses «adversaires», ainsi que des «cartels» pétroliers et de créer une «indépendance énergétique absolue» pour les Américains. Le républicain visait, sans la nommer, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dominée par l’Arabie saoudite.
«Sans nous, l’Arabie saoudite n'existerait plus très longtemps», avait déclaré Donald Trump au New York Times en mars dernier.