Economie

La proposition sur les 35 heures d'Emmanuel Macron suscite les sarcasmes de la gauche

Emannuel Macron, probable candidat à la présidentielle de 2017, a présenté son programme le 9 novembre. Parmi ses propositions, celle de supprimer les 35 heures pour les jeunes «qui ont soif d'apprendre leur métier» a provoqué l'ironie à gauche.

Emmanuel Macron a annoncé les premières mesures de son programme le jour même de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, de quoi faire passer relativement inaperçues ses propositions pour remettre la France «en marche». 

Néanmoins, l'une des mesures de l'ancien ministre de l'Economie a retenu l'attention des responsables politiques : Emmanuel Macron souhaite supprimer les 35 heures pour les jeunes, et rendre le temps de travail dégressif à mesure que l'employé vieillit. Un dispositif qui devrait, selon lui, «inciter les entreprises à recruter davantage de jeunes».

Michel Sapin, actuel ministre de l'Economie, ne s'est pas privé d'adresser une pique à celui qui a été un temps son collègue au gouvernement : «J’ai compris que, dans ses propositions, les jeunes devraient être moins payés que les vieux et travailler plus que les vieux. Chacun pourra juger. Quand on commence à rentrer dans le concret, cela permet à chacun de porter un jugement sur autre chose que la seule qualité du sourire», a-t-il ironisé.

Immédiatement, le directeur de campagne d'Emmanuel Macron, le député breton Richard Ferrand, a réagi sur Twitter avec tout autant de véhémence, dénonçant un commentaire «bête, méchant et parfaitement inutile» d'un ministre qui, selon lui, «ne comprend pas tout».

La proposition d'Emmanuel Macron a été reçue par des sarcasmes, notamment à gauche. Laura Slimani, présidente du mouvement des jeunes Européens, a tenu à rappeler au candidat à la présidentielle que «quand on est jeune, une journée fait toujours 24 heures».

De son côté, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, a qualifié le programme d'Emmanuel Macron de «nouveau masque pour le vieux monde». Selon lui, la remise en cause des 35 heures constituerait une «marque de fabrique du bon vieux libéralisme à la papa». Un avis que semble partager le syndicat étudiant Unef, qui dénonce le «recommencement du bizutage des jeunes» par la voix de sa présidente Lilâ Le Bas. «Cela confirme juste l'idée qu'a Emmanuel Macron des jeunes : une variable d'ajustement dans le marché du travail», continue-t-elle.