La livre sterling a connu sa plus grosse progression depuis août après un avis rendu par la Cour suprême britannique à propos du Brexit. Selon la plus haute juridiction, le gouvernement doit soumettre à un vote du parlement l'autorisation pour le Premier ministre Theresa May d'invoquer l'article 50 du Traité sur l'Union européenne (TUE) et ainsi d'entamer le processus de sortie de l'UE.
«La nouvelle a envoyé la livre sterling à 1,24 dollar avant que ces gains ne se stabilisent le temps que les marchés digèrent la nouvelle. Le fait est que personne ne sait quelles sont véritablement les implications de cette décision. Il y aura un appel en décembre, donc rien n'est définitif. La dernière cotation de la livre était à 1,2432 dollar, son plus haut niveau depuis presque un mois», précisait Neil Wilson d'ETX Capital au quotidien britannique The Guardian.
Le secrétaire au Commerce international Liam Fox a déclaré que le gouvernement devrait attendre le résultat de l'appel avant de définir le plan d'action de la mise en place de l'article 50. La Cour suprême a prévu les dates du 5 au 8 décembre pour traiter la question.
«D'une certaine manière, cela change la donne que le processus soit retardé, sachant que le Brexit pèse sur le cours de la livre sterling, sa hausse montre un soulagement », expliquait John Hardy, responsable de la stratégie change à la Saxo Bank, à Bloomberg.
Depuis que le Royaume-Uni a voté pour quitter l'UE le 23 juin, la livre sterling a chuté de près de 20% face au dollar, atteignant son niveau le plus bas depuis 30 ans.
Une livre sterling faible a des conséquences fâcheuses pour les consommateurs britanniques, comme l'augmentation des prix, notamment pour les nouvelles technologies. Les clients d'Apple au Royaume-uni devront par exemple payer pour le nouvel iPhone 16% de plus que pour les versions précédentes.
En octobre, la plus importante chaîne de supermarchés au Royaume-Uni, Tesco, a brièvement retiré quelques produits Unilever suite à une dispute sur les prix. La multinationale a en effet essayé d'augmenter les prix qu'elle facture à quatre des plus grosses chaînes de grande distribution : Tesco, Sainsbury's, Asda et Morrisons.
Le suisse Nestlé envisage également l'augmentation de ses prix au Royaume-Uni en raison de la forte baisse de la livre sterling.
Dans le même temps, une monnaie faible est un atout pour les exportations britanniques. EY (anciennement Ernst & Young) s'attend a une augmentation des exportations de 3,4% en 2017, stimulée par une livre sterling bon marché.