«Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer de voir une banque qui a fait de la spéculation un modèle de développement venir maintenant se poser en victime», a dénoncé le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, lors d'un déplacement vers un forum économique en Iran. «Le scénario, ce sont des milliers de personnes qui vont perdre leur travail. Ils doivent désormais payer le prix de la folie de dirigeants irresponsables.»
Le ministre allemand répondait ainsi à John Cryan, le directeur général de la Deutsche Bank. Ce dernier, afin de mettre un terme aux rumeurs sur les marchés, avait fustigé les opérateurs boursiers : «Il n'y a pas de fondement à cette spéculation», avait-il martelé. John Cryan avait même dû se fendre d'une lettre à ses employés afin de les rassurer sur la solidité financière du géant bancaire allemand.
La banque est dans la tourmente depuis l'annonce de sa condamnation à une amende record de 14 milliards de dollars par le Département de la justice américain. Preuve des inquiétudes qui entourent la santé de l'établissement bancaire, le cours de son action a fondu de près de 40% depuis le début de l'année. La Deutsche Bank est contrainte à une vaste restructuration et prévoit de fermer pas moins de 200 filiales en Allemagne d'ici à 2020 et de supprimer près de 9 000 emplois dans le monde.
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