«Ce budget est sérieux», a assuré le ministre de l'Economie et des Finances lors de la présentation à la presse du projet de loi de finances (PLF) 2017, en confirmant l'objectif de retour du déficit public à 2,7% du PIB.
«Cet engagement, nous le tiendrons», a assuré Michel Sapin, affirmant être «conforté» dans ses prévisions par les «résultats» obtenus en 2015, où le déficit public a atteint 3,5% du PIB alors qu'il était prévu à 4,3%.
Le scénario qui «s'écarte du principe de prudence»
A l'époque, l'objectif fixé par le gouvernement était considéré comme «risquant de ne pas être atteint» par le HCFP, organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires. Or «ce qui était hors d'atteinte fut atteint», a insisté le ministre, promettant que ce qui était jugé improbable aujourd'hui serait prouvé demain.
Mardi 27 septembre, le HCFP a dit s'inquiéter du scénario retenu par Bercy, qui «tend à s'écarter du principe de prudence». Le Haut conseil met en doute notamment l'hypothèse de croissance retenue par le gouvernement, de 1,5%, qualifiée d'«optimiste». Il juge par ailleurs «improbable» l'objectif de 2,7% de déficit public et même «incertain» son retour sous la barre fatidique des 3%.
Concernant la croissance, le ministre a défendu l'objectif de 1,5%, niant toute «imprudence». «Si nous avons choisi de maintenir cette hypothèse, c'est que nous avons décidé de ne pas réagir précipitamment aux événements de l'été dont les conséquences sont particulièrement incertaines», a-t-il déclaré, citant notamment le cas du «oui» britannique au Brexit.
«Cet effort de gestion sérieuse des finances publiques devra se poursuivre car c'est la condition de la crédibilité de la voix de la France et la garantie de notre souveraineté», a assuré le ministre, critiquant les baisses d'impôts promises par les candidats à la primaire de la droite, en cas de victoire à la présidentielle de 2017.
«Ceux qui se présentent à l'élection présidentielle, ou à l'élection préalable, à la primaire, en promettant des baisses d'impôts immédiates et en reportant la maîtrise des dépenses publiques à demain sont, je le dis, irresponsables», a-t-il conclu.
La politique de Bercy dans le viseur de l'opposition
Le gouvernement est critiqué depuis plusieurs semaines par l'opposition, qui lui reproche de jouer sur des «artifices budgétaires», comme une sous-évaluation des dépenses, et de ne pas tenir compte suffisamment des incertitudes pesant sur l'économie française, afin de boucler son budget.
«Comme pour toute prévision, il existe une incertitude, des aléas comme on dit à Bercy : certains verront le verre à moitié vide et parleront des risques sur telle ou telle mesure, d'autres verront le verre à moitié plein et mentionneront nos prévisions prudentes de recettes et de charges de la dette», a souligné le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert.