Economie

Déficit : le gouverneur de la Banque de France met en garde contre le non-respect de la règle des 3%

François Villeroy de Galhau, a jugé «impératif» que la France passe sous la barre des 3% de déficit public en 2017, mettant en garde les candidats à la présidentielle contre toute tentation de revenir sur cet engagement.

«Il y a une nécessité impérative, et je veux le dire avec beaucoup de force, c'est que la France descende réellement sous la barre des 3% de déficit en 2017», a déclaré François Villeroy de Galhau sur Europe 1.

«J'insiste sur le "réellement", parce qu'il y a tout un débat, et on est en période électorale, c'est normal, sur la crédibilité de ce qui est présenté», a poursuivi le gouverneur, insistant sur la nécessité de mettre en œuvre des «mesures crédibles» pour tenir cet objectif.

«Le "réellement", ça veut dire aussi qu'on l'applique ensuite [...] nous sommes au pied du mur et c'est au pied du mur qu'on juge le maçon. Il va falloir tenir nos engagements», a-t-il insisté.

Le gouvernement, qui doit présenter le 20 septembre les «grands équilibres macroéconomiques» sur lequel s'appuiera son projet de budget pour 2017, a promis à ses partenaires européens de ramener le déficit public – incluant celui de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales – à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, après 3,3% cette année.

Mais plusieurs candidats à l'élection présidentielle, notamment à droite, ont annoncé qu'ils ne respecteraient pas cet engagement, accusant le gouvernement d'avoir dissimulé plusieurs milliards d'euros de dépenses non budgétées et jugeant nécessaire de fortes baisses d'impôts, quitte à creuser dans un premier temps le déficit.

Le chiffre est possible, […] il faut réduire les dépenses 

«Cela fait très longtemps qu'on n'est pas descendu sous les 3%. C'est la condition de notre crédibilité en Europe», a mis en garde François Villeroy de Galhau, jugeant «possible» d'atteindre les 2,7% de déficit promis à Bruxelles. «Le chiffre est possible si nous nous en donnons les moyens. Et se donner les moyens, ça veut dire d'abord réduire les dépenses», a insisté le gouverneur.

Née «sur un coin de table» en France en mai 1981, la mesure a ensuite été gravée dans le marbre des traités européens avec celui de Maastricht, signé en 1992. Cette règle est régulièrement remise en question par certains économistes pour qui elle n'a «aucun sens» et n'est pas en mesure d'apporter les effets recherchés, c'est-à-dire la croissance économique.

En cas de non respect de cet engagement européen, la France pourrait être soumise à une amende équivalente à 0,2% de son PIB.