Economie

La Libye annonce sa volonté de relancer ses exportations de pétrole

Cinq ans après la mort de Mouammar Kadhafi, le gouvernement libyen d’union nationale semble avoir trouvé le moyen de reprendre la production de brut pour relancer une économie torpillée par les rivalités politiques internes et les attaques de Daesh.

Lors des cinq dernières années, la production de pétrole en Libye, dont les réserves, avec 48 milliards de barils sont les plus importantes d'Afrique, s'est effondrée. Entre 2010 et 2016, la production d'or noir a été divisée par cinq, passant d'environ 1,5 million de barils par jour à 300 000 en raison des affrontements qui déchirent le pays et des nombreuses attaques des terroristes de Daesh ciblant les installations pétrolières.

Néanmoins, en août 2016, le gouvernement d’union nationale qui est arrivé au pouvoir fin mars grâce au soutien de l’ONU et de la communauté internationale a annoncé son intention de relancer ses exportations de pétrole même s'il n'est pas encore parvenu à reprendre le contrôle de la totalité du territoire national. Il devra en outre s'imposer face à la milice des Gardes des installations pétrolières (GIP) dirigée par Ibrahim Jadhran qui bloque depuis plusieurs années la plupart des terminaux pétroliers qui bordent la mer Méditerrannée.

Ces derniers mois quelques cargaisons de pétrole seulement ont pu quitter les ports libyens. Ce qui avait fait dire, en avril dernier, à Mustafa Sanallah, le patron de la Compagnie nationale libyenne de pétroel (NOC) que ce blocus «coûtait 26,7 millions d'euros par jour à la Libye».

Néanmoins, les autorités libyennes semblent avoir trouvé une solution. Elles ont négocié avec le GIP qui contrôle aussi le «Croissant pétrolier» la réouvertue de deux importants terminaux à Ras Lanouf et al-Sedra qui se trouvent à 650 kilomètres à l'est de Tripoli.

En contrepartie, le gouvernement d'union nationale a accepté d'accéder aux demandes du GIP, à savoir payer les salaires des Gardes, ainsi que fournir des écoles à leurs enfants et des hôpitauxà ses demandes pour des écoles et des hôpitaux ainsi que de payer les salaires des Gardes.

D'après les prévisions, la production de pétrole en Lybie devrait générer cette année à 3,6 milliards d’euros. Des fonds importants même si c'est plus de dix fois moins qu'en 2010 où elle avait rapporté entre 40,4 et 44,8 milliards d'euros.

Reste que les pays européens s’inquiètent et exigent du gouvernement d'union nationale qu'il reprenne «sans réserve ni délai» le contrôle de toutes les installations pétrolières.

«La Libye ne pourra pas recommencer à exporter son pétrole [...] avant de rétablir la sécurité [...] grâce à un exécutif fort et à une armée qui étendra son autorité sur tout le territoire», a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un expert libyen du secteur énergétique.

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