S'exprimant à Londres le 10 juillet, Ray Conner, directeur général de la branche avions commerciaux de Boeing, a affirmé que les députés américains risquaient de désavantager l'entreprise par rapport à ses concurrents en cherchant à casser le contrat conclu par Boeing avec l'Iran. «Si nous ne sommes pas autorisés à poursuivre [cette vente], alors il est certain qu'aucune autre entreprise américaine ne devrait y être autorisée» a-t-il déclaré au Seattle Times.
80 avions doivent être vendus à la République islamique, qui par ailleurs, en louera encore 29. Des rentrées qui atteignent quelque 25 milliards de dollars pour l'avionneur américain. Mais la Chambre des représentants a voté deux amendements destinés à bloquer cet accord le 7 juillet dernier. Certains de ses membres y sont en effet opposés car ils redoutent que l'Iran utilise des pièces et composants de ces avions dans un «but militaire».
L'une de ces mesures interdit au bureau de contrôle des actifs étrangers d'autoriser la vente d'avions à l'Iran. Un autre amendement vise à empêcher les institutions financières américaines d'accorder des prêts à Téhéran pour l'achat de tout avion pouvant être utilisé par l'armée. Mais pour entrer en vigueur, ces mesures doivent être encore validées par le Sénat.
Le constructeur européen Airbus est, lui, toujours en lice pour un marché de 118 avions qui doit être finalisé avec la compagnie d'aviation civile d'Etat, Iran Air.
Depuis la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire iranien en juillet 2015, les Etats-Unis, ainsi que l'Union européene et l'ONU, ont levé les sanctions économiques visant le pays, autorisant ainsi leurs entreprises à profiter de ce marché de plus de 77 millions d'habitants.