Le 17 juin, l’Etat régional de Rio de Janeiro a publié un décret alarmiste dans le journal officiel de l’Etat de Rio où est déclaré «l'état de calamité publique», les autorités craignant que les services publics essentiels ne risquent de s’effondrer lors des Jeux olympiques, qui commencent le 5 août. «Des décisions urgentes doivent être prises pour empêcher une faillite totale de la gestion de la sécurité publique, de la santé, de l’éducation, des transports et de l’environnement», lit-on dans le document.
La déclaration de l’état de calamité publique permet de forcer le Brésil à adopter «toutes les mesures exceptionnelles nécessaires à la rationalisation des services publics essentiels», c’est-à-dire, puiser dans le budget fédéral pour faire fonctionner l’Etat.
Les caisses publiques du pays, que le décret mentionne, sont presque «vides» à cause de la contraction des recettes du pétrole. Le gouvernement de l'Etat de Rio l’avait prédit et a prévu pour 2016 un déficit de 19 milliards de réais (4,85 milliards d’euros). L'Etat régional a ainsi obtenu 989 millions de réais (252 millions d’euros) pour financer la dernière ligne droite des travaux de la nouvelle ligne du métro, qui doit relier la zone chic et touristique d'Ipanema à Barra da Tijuca, le quartier général des Jeux, ce qui s'inscrit dans le remodelage logistique de la ville en vue de l'événement planétaire.
Pourtant, la ville manque toujours d’argent. Dans l’attente d’une réaction du gouvernement, le président par intérim du Brésil, Michel Temer, s'est finalement rendu à Rio et a annoncé que l'Etat fédéral ferait en sorte que ses obligations de services publics soient respectées.
Le Brésil subit une récession économique historique. En 2015, son PIB a chuté de 3,8%, avec en parallèle une inflation à deux chiffres. En 2016, le chômage a atteint un niveau record de 11,2% de la population active.