Des sources gouvernementales provinciales indiquent que le maintien de ces deux classes disqualifie sur-le-champ ce projet-pilote. Pour le ministre des Transports du Québec, Jacques Daoust, ceci est «inacceptable».
Le projet d'Uber devant la commission parlementaire, va à l'encontre de l'industrie du taxi traditionnel qui réclame un régime unique pour tous les chauffeurs.
«Le premier ministre Couillard l'a dit à l'Assemblée nationale encore récemment, l'invasion ne se fera pas aux dépens de l'équité. Il ne saurait y avoir deux classes de chauffeurs», a confié une source proche du dossier.
Les grandes lignes du projet d'Uber
Dans son projet-pilote, Uber décrit son activité comme «prestataire de réseaux de transport». Les chauffeurs de ces firmes n'auraient pas besoin de permis de classe 4 C comme ceux des propriétaires de taxis traditionnels, à moins qu'ils ne génèrent des revenus de plus de 10 000 $ sur trois mois. Uber revient aussi avec sa proposition d'une contribution du «partenaire chauffeur» de 35 cents (24 centimes d'euro) par course au gouvernement. Pour le reste, les «partenaires chauffeurs» se plieraient aux conditions normalement imposées aux chauffeurs sur la vérification des antécédents judiciaires, la possession de véhicules de moins de 10 ans et les inspections mécaniques annuelles, sauf qu'on demande aussi d'alléger, voire d'abolir l'obligation du test médical pour ses chauffeurs.
Comme par le passé, Uber suggère de maintenir certains privilèges aux chauffeurs traditionnels : le pouvoir de ramasser des clients sur la route, l'accès aux postes d'attente et les contrats gouvernementaux.
L'entreprise propose aussi de verser 100 000 dollars (68 500 euros) au gouvernement, alors qu'un transporteur ayant moins de 500 autos doit payer le quart de cette somme. Uber avait déjà lancé son propre appel sur Twitter pour contrer la loi 100, qu'il tente de contourner avec ce projet-pilote.