Le conseil d'administration a «unanimement jugé l'offre de Bayer AG incomplète et financièrement inappropriée mais reste ouvert à poursuivre des discussions constructives pour déterminer si une transaction dans l'intérêt des actionnaires de Monsanto est possible», écrit le groupe américain dans un communiqué.
«Nous croyons aux avantages substantiels d'une stratégie intégrée [...] et avons toujours respecté l'activité de Bayer», souligne le PDG Hugh Grant, cité dans le document. «Cependant la proposition actuelle sous-évalue de façon importante l'entreprise et n'apporte pas les garanties nécessaires au financement de l'opération ni pour les risques règlementaires encourus», ajoute le dirigeant.
En résumé, Monsanto n'est pas opposé à un mariage visant à créer un géant mondial des pesticides, engrais et semences transgéniques mais voudrait que Bayer relève son prix.
Experts et investisseurs partagent également cet avis puisque le titre Monsanto, après avoir été suspendu quelques minutes à Wall Street au moment de l'annonce, gagnait près de 2% en fin d'après-midi. Outre une meilleure offre de Bayer, les analystes n'excluent pas une contre-offre d'un autre groupe comme BASF, l'autre géant allemand numéro un mondial de l'agrochimie.
L'agence de notation Moody's a toutefois mis en garde Bayer, en suggérant qu'elle pourrait abaisser sa note de solvabilité en raison du montage financier proposé pour l'opération. En effet, 25% des 62 milliards de dollars se feraient par le biais d'une émission de nouvelles actions, accroissant ainsi la dette de l'entreprise.