Economie

Les îles Caïmans et les Bermudes s’indignent de «l’hypocrisie» américaine en matière de corruption

Lors du sommet anti-corruption de Londres, les représentants des îles Caïmans, des Bermudes et de l’île de Man ont déclaré que «l’hypocrisie» de Washington freinait les efforts de la communauté internationale pour plus de transparence financière.

Le Premier ministre des îles Caïmans, Alden McLaughlin, a verbalisé les opinions de ses homologues des Bermudes et de l’île de Man en avertissant les Etats-Unis et les autres juridictions que s’ils ne se conformaient pas aux règles strictes imposées par le monde entier, «toutes les affaires de l’ombre seraient contraintes de se déplacer dans les Etats du Delaware et du Wyoming ou au Panama».

Sociétés écrans, évasion ou fraude fiscale, rapatriement des bénéfices au sein de société offshore domiciliées dans des paradis fiscaux… Autant d’instruments ou de pratiques utilisées parfois abusivement qui permettent de contourner les règles nationales et d’éviter de payer les taxes et impôts inhérents à toute activité économique, une manne qui échappe ainsi aux caisses des Etats dans lesquels cette activité économique est accomplie.

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«Il est le temps de laisser derrière nous les ombres de l’hypocrisie qui ont fait partie et emballé les discussions sur cette question pendant des années. Aussi longtemps que les pays qui prennent des engagements concrets sur la scène internationale continuent de se focaliser sur les petites juridiction en ignorant les plus grandes, l’échec sera continu», a-t-il poursuivi.

Pourtant, les autorités américaines sont devenues plus attentives aux pratiques des Etats du Wyoming et du Nevada, après que le sénateur de l’Etat de l’Oregon, Ron Wyden, membre du Comité des finances du Sénat, a envoyé une lettre aux secrétariat des Etats concernés leur demandant de plus amples informations sur leur régulation au vu des révélations des entreprises qui figurent dans les Panama Papers. 

«Je me préoccupe de plus en plus de l’utilisation de compagnies boîtes aux lettres anonymes qui permettent de financer le terrorisme, l’évasion et la fraude fiscales dont souffrent les principaux programmes gouvernementaux», a-t-il écrit.

Le 12 mai, David Cameron avait organisé à Londres un sommet avec l'espoir de mettre fin à la corruption internationale. La conférence a fait sourire certains, étant donné que le Premier ministre britannique est lui-même personnellement mêlé au scandale des Panama Papers.

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