L'Australie vient de passer, avec la France, la plus importante commande militaire de son histoire avec un contrat à 50 milliards de dollars australiens (34,5 milliards d'euros). Il porte sur 12 sous-marins océaniques qui devront remplacer les sous-marins actuels de la classe Collins fonctionnant au diesel et à l'électricité.
Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a annoncé mardi 26 avril lors d'une conférence de presse l'issue d'un processus d'appel d'offres de plusieurs années, après en avoir informé le président français François Hollande. La recommandation du panel chargé d'étudier les offres était «sans équivoque», a déclaré le chef du gouvernement australien, «l'offre française présentait les meilleures capacités pour répondre aux besoins uniques de l'Australie».
«La France qui avance, la France qui gagne»
«La France est reconnaissante de la confiance que lui témoigne l'Australie et fière de l'excellence technologique dont ses entreprises ont su faire preuve dans cette compétition de haut niveau», a déclaré l'Elysée dans un communiqué. «Magnifique succès pour DCNS et notre industrie ; fierté pour nos ingénieurs, techniciens et ouvriers», a écrit sur Twitter le Premier ministre Manuel Valls. «Coup de chapeau au partenariat franco-australien. La France qui avance, la France qui gagne.»
«Ce sera des milliers d'emplois en France, c'est un contrat de très longue durée [...] Nous nous sommes "mariés" avec l'Australie pour 50 ans», a déclaré le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, sur la radio Europe 1. «Une partie de ces sommes sera investie en Australie puisque l'Australie souhaite, et on le comprend, assurer sa souveraineté sécuritaire et industrielle mais il y a aussi une partie significative qui reviendra en France», a-t-il noté.
Le spécialiste français de l'industrie navale militaire détenu par l'Etat, Thalès était en concurrence avec l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et un consortium emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais. DCNS proposait une version à propulsion classique de son Barracuda, quand ThyssenKrupp défendait son Type 216 et le Japon le modèle Soryu.
Un processus politiquement sensible en Australie
Le processus d'appel d'offres a été politiquement délicat en Australie avec, au centre des préoccupations, des craintes pour l'avenir de l'industrie navale australienne.
Canberra cherchait à obtenir des assurances qu'une grande partie du processus de fabrication serait réalisée en Australie, de façon à maximiser la participation et l'emploi de l'industrie australienne.
«C'est un grand jour pour notre marine, un grand jour pour l'économie australienne du XXIe siècle, un grand jour pour l'avenir de l'emploi», a déclaré Malcolm Turnbull à Adelaide, où les sous-marins seront construits. «Ce nouveau succès sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie», a assuré de son côté l'Elysée.
L'entrée en service des nouveaux sous-marins est prévue pour 2027. Le contrat prévoit une enveloppe globale sur 50 ans, comprenant notamment les infrastructures, la maintenance et la formation des équipages. Les 12 sous-marins, a assuré Malcolm Turnbull, seront «les vaisseaux les plus sophistiqués construits dans le monde».
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