Economie

La Grèce veut des explications du FMI qui prévoit la faillite du pays d’ici juillet, selon Wikileaks

Après la révélation par Wikileaks des négociations entre Athènes et le FMI, où ce dernier évoque le défaut imminent du pays, le gouvernement grec a fait savoir qu’il «exige des explications» de l’organisation internationale.

Samedi matin, l’organisation fondée par Julian Assange a publié la retranscription d’une conversation téléphonique interceptée entre le chef du département européen du Fonds Monétaire International (FMI) Poul Thomsen et la chef de mission du FMI pour la Grèce, Delia Velculescu.

Ils discutent de la stratégie à adopter dans les négociations, alors que le Fonds n'a toujours pas donné son accord au dernier plan d'aide à Athènes, en raison notamment de divergences sur la réforme des retraites et la réforme fiscale.

Se plaignant de la lenteur des pourparlers et des différences entre les prévisions économiques pour la Grèce des Européens et celles du FMI, M. Thomsen interroge : «Qu'est-ce qui va amener au point de décision ? Dans le passé, il n'y a eu qu'une fois où la décision a été prise et c'est quand ils [les Grecs] allaient sérieusement manquer d'argent et être en défaut».

«Et c'est possiblement ce qui va se passer à nouveau. Et dans ce cas ça traîne jusqu'en juillet et clairement les Européens ne vont pas discuter pendant le mois précédant le Brexit», ajoute-t-il en référence au référendum britannique qui se tiendra le 23 juin.

«Je suis d'accord que nous avons besoin d'un événement, mais je ne sais pas ce qu'il sera», dit un peu plus tard Mme Velculescu.

Athènes réagit aux révélations

La porte-parole du gouvernement grec, Olga Gerovassili, n’a pas tardé à réagir en publiant un communiqué : «Le gouvernement grec exige des explications du FMI pour savoir si la recherche des conditions d'un défaut de la Grèce, peu avant le référendum [sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne] est la position officielle du Fonds».

Les discussions entre la Grèce et le quartet représentant ses créanciers européens (Commission européenne, FMI, Banque Centrale Européenne et Mécanisme Européen de Stabilité) doivent reprendre lundi après deux semaines de pause.