Dans un communiqué de presse, la coopérative a déclaré qu’elle «se retirait d’une zone de production controversée politiquement et écologiquement». Coop a affirmé qu’«exploiter des ressources naturelles au mépris des intérêts de la population autochtone, les Sahraouis, est contraire au droit international». Pour le distributeur suisse, «l'eau utilisée pour l'irrigation de ces cultures de fruits et de légumes est d’origine fossile, une ressource non renouvelable dans une zone désertique».
Les fruits et les légumes produits au Sahara occidental sont uniquement destinés à l'exportation, il s’agit principalement de tomates cerises et de melons. Or, selon une enquête de l’association Terre des Hommes, 40% des tomates exportées sous l'appellation «Maroc» viennent en réalité du Sahara Occidental.
Terre des Hommes, ainsi que le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui, ont salué la décision de la Coop, et appelé les autres distributeurs à suivre son exemple.
Les tribus peuplant ce territoire de 266 000 km2 annexé par le Maroc en 1975 ont exprimées leur aspiration à l'indépendance. Mais le royaume marocain souhaite conserver cette zone à l'intérieur de ses frontières, tout en lui accordant une certaine autonomie. Un référendum devant trancher entre le statut autonome ou l'indépendance de la région doit être tenu depuis l'instauration d'une mission de l'ONU en 1991, mais n'a pas encore été organisé.
Le secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon doit effectuer une visite au Maroc et dans le Sahara occidental en mars, afin notamment de discuter du statut du territoire source de tensions.
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