Economie

Matteo Renzi : «Le problème, c’est la politique économique de notre Europe»

Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a encore une fois vivement critiqué la politique menée par l'Union européenne et le rôle de l'Allemagne dans cette institution au cours d'une interview publiée dans La Repubblica du 11 février.

«Ces dernières années l’Europe s’est trompée de chemin», estime Matteo Renzi. «Si nous tenons aux institutions européennes, nous devons faire entendre notre voix : nous le faisons pour l’Europe, pas pour l’Italie», a-t-il alors ajouté dans le quotidien italien.

Matteo Renzi multiplie les attaques à l'encontre de l'austérité que continue à prôner la Commission européenne et notamment le couple franco-allemand. «Durant les huit ans de présidence démocrate, les Etats-Unis ont misé sur la croissance, les investissements et l’innovation. L’Europe sur l’austérité, la monnaie, la rigueur. Au niveau économique, les Etats-Unis vont mieux qu’il y a huit ans, en Europe, c'est bien pire. […] Obama a bien fait, Barroso, non».

«Si un traitement ne fonctionne pas, après huit ans on peut parler d’acharnement thérapeutique»

Il a ensuite pris l'exemple du Royaume-Uni et de l'Espagne, deux pays où la croissance est repartie grâce à l'augmentation de leur déficit. «Si un traitement ne fonctionne pas, après huit ans, on peut parler d’acharnement thérapeutique», a-t-il précisé, avant de poursuivre : «L’Italie respecte les règles, avec un déficit qui cette année sera au minimum depuis dix ans (2,5%). L’Allemagne en revanche ne respecte pas les règles avec un excédent commercial qui continue à être supérieur aux demandes de la Commission».

Le président du Conseil italien tenait à relativiser l'accord donné par l'Italie à la mise en place d'un super-ministre européen des Finances. «Avant de parler d’un super-ministre, nous devons peut-être nous entendre sur la politique économique. Parce que, avec l’austérité seulement, on meurt», a-t-il conclu.

Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après qu'il a dénoncé la domination franco-allemande sur la politique européenne. Peu après, le chef du gouvernement italien s'en est également pris une nouvelle fois à Bruxelles en déclarant que «l'UE est comme l'orchestre du Titanic qui jouait lors de son naufrage».

Lire aussi : «Il y a une menace très lourde sur l’existence de l’Europe»