«Ces dernières années l’Europe s’est trompée de chemin», estime Matteo Renzi. «Si nous tenons aux institutions européennes, nous devons faire entendre notre voix : nous le faisons pour l’Europe, pas pour l’Italie», a-t-il alors ajouté dans le quotidien italien.
Matteo Renzi multiplie les attaques à l'encontre de l'austérité que continue à prôner la Commission européenne et notamment le couple franco-allemand. «Durant les huit ans de présidence démocrate, les Etats-Unis ont misé sur la croissance, les investissements et l’innovation. L’Europe sur l’austérité, la monnaie, la rigueur. Au niveau économique, les Etats-Unis vont mieux qu’il y a huit ans, en Europe, c'est bien pire. […] Obama a bien fait, Barroso, non».
«Si un traitement ne fonctionne pas, après huit ans on peut parler d’acharnement thérapeutique»
Il a ensuite pris l'exemple du Royaume-Uni et de l'Espagne, deux pays où la croissance est repartie grâce à l'augmentation de leur déficit. «Si un traitement ne fonctionne pas, après huit ans, on peut parler d’acharnement thérapeutique», a-t-il précisé, avant de poursuivre : «L’Italie respecte les règles, avec un déficit qui cette année sera au minimum depuis dix ans (2,5%). L’Allemagne en revanche ne respecte pas les règles avec un excédent commercial qui continue à être supérieur aux demandes de la Commission».
Le président du Conseil italien tenait à relativiser l'accord donné par l'Italie à la mise en place d'un super-ministre européen des Finances. «Avant de parler d’un super-ministre, nous devons peut-être nous entendre sur la politique économique. Parce que, avec l’austérité seulement, on meurt», a-t-il conclu.
Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après qu'il a dénoncé la domination franco-allemande sur la politique européenne. Peu après, le chef du gouvernement italien s'en est également pris une nouvelle fois à Bruxelles en déclarant que «l'UE est comme l'orchestre du Titanic qui jouait lors de son naufrage».
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