«Je n'ai pas le chiffre mais je vous le donnerai volontiers», a-t-il répondu à la question de la députée travailliste Meg Hillier, présidente de la commission des comptes publics à la Chambre des communes, le 11 février 2016. Il s'est alors attiré une réplique virulente de la présidente : «Vous ne savez pas combien vous gagnez ? [...] Dehors, les contribuables, nos électeurs, sont très en colère, ils vivent dans un monde clairement différent du vôtre si vous n'êtes pas capable de nous dire combien vous êtes payé !».
Sous la pression de la présidente de cette commission, Matt Brittin a confirmé que Google avait réalisé un chiffre d'affaires de 1,18 milliards de livres et dégagé un bénéfice de 106 millions de livres lors des 18 derniers mois, avant de sécher sur le montant de son salaire. Il est entendu au côté du vice-président de filiale européenne de Google, Tom Hutchinson.
«Je comprends les gens quand on leur rapporte que notre taux d'imposition est de 3%»
Ces deux haut responsables du géant de la Sillicon Valley sont actuellement auditionnés pour tenter d'expliquer comment l'entreprise a réussi à convaincre le Trésor de ne payer que 130 millions de livres, soit 167 millions d'euros, d'arriérés d'impôts au Royaume-Uni pour la période de 2005 à 2015, une somme jugée dérisoire non seulement par l'opposition travailliste, mais aussi par des responsables du parti conservateur au pouvoir, dont le maire de Londres.
«Je comprends la colère et je comprends les gens quand on leur rapporte que notre taux d'imposition est de 3%», s'est défendu le président de Google Europe, en référence au calcul avancé par le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn. Mais, selon lui, «ce n'est pas le cas, notre taux d'imposition est de 20%», soit le taux normal d'imposition des entreprises au Royaume-Uni.
Google fait l'objet de redressements fiscaux dans d'autres pays d'Europe, notamment en France, où la presse avance qu'il pourrait devoir payer quelque 500 millions d'euros, et en Italie.
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