Jean-Luc Mélenchon voudrait-il donner dans la réinformation? En tout cas, il promet, avec sa nouvelle émission, de mettre en avant «des personnalités et des sujets qui n'ont traditionnellement pas d'espace dans les grands médias audiovisuels». En guise de ballon d’essai, un échange d’une heure avec l’ancienne présidente du Parlement grec et membre de Syriza, Zoe Konstantopoulou. L’émission s’ouvre sur un générique montrant une vieille télévision branchée sur l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). Modern jazz à l’appui, la réalisation est léchée et démontre l’ambition de l’entreprise.
Plus dialogue qu’interview
Ce premier numéro intitulé «Europe : le plan B» démarre par la présentation du programme. Jean-Luc Mélenchon promet de mettre en ligne des «dialogues» avec des personnages dont «le message essentiel n’a jamais été mis réellement en discussion et à la connaissance du public».
En tant qu’homme politique se revendiquant comme défenseur des travailleurs, il n’oublie pas de glisser un petit clin d’oeil à ses techniciens et, par la même occasion, montrer le dispositif mis en place.
Il l’assure, ces échanges filmés ne seront pas des «interviews» mais des «rencontres, des «discussions». Quitte à en faire un peu trop quand il prétend vouloir «montrer des personnes en chair et en os telles qu’elles sont devant la difficulté de faire l’Histoire».
Avant de démarrer son «dialogue», Jean-Luc Mélenchon en profite pour attaquer les médias français. Selon lui, Zoe Konstantopoulou, présidente du Parlement hellénique durant les négociations musclées d’Alexis Tsipras avec les créanciers, n’a jamais intéressé la sphère médiatique alors même qu’elle est parfaitement francophone : «Même pas besoin de frais pour le traducteur !»
Le deuxième numéro déjà dans la boîte
L’échange se déroule sur un ton amical et les deux protagonistes se tutoient. Question contenu, plusieurs questions ont été abordées comme «les conditions de vie des Grecs qui subissent les politiques d'austérité imposées par l'Union européenne, le non-respect du résultat du référendum du 5 juillet 2015 et donc de la souveraineté populaire». Tout comme le sexisme en politique et le rôle des médias dans la crise grecque.
A noter que contrairement à la plupart des vidéos de ce type, Jean-Luc Mélenchon et son équipe ont fait le choix de limiter la post production afin de privilégier le cadre intimiste de l’échange.
Dernier point important, l’ex candidat à la présidentielle propose aux internautes de poser leurs questions en direct. Un procédé en vogue dans les médias, notamment à la radio.
Si plusieurs commentaires figurant sur YouTube sont encourageants, côté twittos, les réactions sont mitigées… et taquines.
Selon le service presse de Jean-Luc Mélenchon, l’émission sera diffusée régulièrement : «Le deuxième épisode est déjà enregistré et sera en ligne dans quelques semaines.» Qui sera l’invité ? Mystère...