«L'annonce récente de sa démission est une source d'inquiétude», a déclaré la directrice du Fonds monétaire international (FMI) au sujet d'Aïvaras Abromavicius qui avait quitté la veille avec fracas le gouvernement ukrainien, dénonçant les multiples entraves aux réformes.
En poste depuis décembre 2014, le ministre ukrainien de l'Economie, pièce centrale de la lutte anti-corruption, s'est notamment plaint des tentatives d'imposer des personnes «douteuses» dans son équipe et à des postes clés dans les entreprises publiques.
Si les éléments qu'il a invoqués pour justifier sa démission sont avérés, c'est un signe clair que les mesures anti-corruption promises par le gouvernement ne fonctionnent pas encore, a estimé Christine Lagarde lors d'une conférence de presse «virtuelle» diffusée sur le site du FMI.
L'institution qu'elle dirige est le principal bailleur de fonds de l'Ukraine, pays en grave crise économique qui a reçu un plan d'aide conséquent de 17,5 milliards de dollars en échange de la mise en place de réformes économiques.
«S'agissant de la corruption, beaucoup de travail reste à faire. Il faut que les [réformes] soient mises en œuvre de manière rigoureuse», a déclaré la dirigeante, en adressant une mise en garde voilée aux autorités ukrainiennes qui doivent être en odeur de sainteté auprès du FMI pour continuer à recevoir des fonds.
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«Les autorités ukrainiennes ne doivent pas seulement rendre des comptes à la population ukrainienne mais également à la communauté internationale», a indiqué Christine Lagarde.