Economie

Autriche : le lancement du premier «compte islamique» déclenche la polémique

Une banque autrichienne a annoncé qu'elle allait mettre à l'essai, courant février, un compte charia compatible (loi islamique). Une première dans le pays qui est loin de faire l'unanimité des clients de l'établissement.

La finance islamique commence à séduire les banques européennes. Si Londres est connu pour en être un haut lieu sur le vieux continent, l'Autriche par l'intermédiaire de BAWAG PSK, l'une de ses plus grande banques de détail, semble, elle aussi, s'y intéresser de plus en plus. L'établissement bancaire a décidé de commercialiser son premier compte islamique rapporte le site d'information The Local.

La loi islamique a la particularité de contraindre les banques à adhérer à une certaine éthique. Elle leur interdit formellement de traiter avec des entreprises qui font des bénéfices via des procédés considérés comme illicites comme la commercialisation de l'alcool, des armes, des jeux de hasard ou encore de la pornographie.

Au-delà de ces restrictions sectorielles, l'usure, c'est-à-dire les prêts remboursables avec intérêts, est également proscrite. Ce procédé est particulièrement mis en avant par les banques afin d'attirer de nouveaux clients. Mais en réalité, la banque contourne le principe du prêt contre intérêts via un procédé subtile : si un client désire acquérir un bien immobilier, la banque l'achète à sa place puis et la lui revend avec une marge bénéficiaire tout en lui permettant ainsi de régler le capital par le biais d'un échéancier.

La décision de la banque n'a pas été sans susciter une vague de critiques. Sur la page Facebook de l'établissement financier autrichien, de nombreux clients ont exprimé leur colère arguant que les clients musulmans pourront bénéficier d'un traitement préférentiel. Une information que la banque a tenu à démentir. «L'islam est la deuxième religion reconnue en Autriche et la banque a indiqué qu'il était important de "répondre aux besoins des différents groupes de la société"», a-t-elle répondu à ses détracteurs.