Malgré l'opposition des dirigeants locaux de Rhénanie du Nord-Westphalie, une des régions les plus peuplées d'Allemagne, la remise en service du réacteur de Tihange 2 a été effectuée lundi soir par son exploitant, la société Electrabel, filiale belge du groupe français Engie, l'ancien GDF-Suez.
«Redémarrer un réacteur qui a des fissures est irresponsable et dangereux. Compte tenu de la proximité avec la frontière, le gouvernement allemand aurait dû depuis longtemps œuvrer pour sa fermeture», a réagi dans un communiqué la porte-parole du parti écologiste allemand, Sylvia Kotting-Uhl. «Si une défaillance de la cuve de réacteur conduit à un accident nucléaire, l'Allemagne serait également fortement irradiée en raison d'un fréquent vent d'ouest», a-t-elle ajouté, jugeant «extrêmement douteuse» la «manière d'agir de la surveillance nucléaire belge».
La montée au créneau auprès du ministre de l'Intérieur belge, Jan Jambon, de plusieurs associations écologistes belges allemandes et néerlandaises ayant récolté au sein d'une pétition 165 000 signatures pour la fermeture définitive du réacteur, s'est finalement conclue par une fin de non recevoir.
Le ministre, en charge de la sécurité, avait de son côté répondu qu'il se fiait uniquement à l'avis de l'agence de contrôle nucléaire belge (AFCN), qui avait donné son aval mi-novembre au redémarrage de ce réacteur. Malgré des interruptions systématiques ces dernières années, le réacteur dont la production annuelle à pleine puissance «pourra atteindre 8 000 000 000 de kWh», semble bel et bien parti pour rester en activité jusqu'en 2023, date prévue pour sa fermeture définitive.