L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 18 mars 2025, une révision à la baisse de ses prévisions de croissance pour la France, assombrissant les perspectives économiques du pays. Alors que la note de conjoncture de décembre anticipait une progression plus soutenue, l’Insee table désormais sur une hausse du PIB limitée à «+ 0,1%» au premier trimestre 2025, suivie d’une légère amélioration à «+ 0,2%» au deuxième trimestre. À mi-parcours de l’année, l’acquis de croissance ne devrait atteindre qu’un modeste «+ 0,4%», loin des attentes initiales. Cette révision, bien que modeste en apparence, traduit des fragilités structurelles et conjoncturelles qui pèsent sur l’économie française.
Plusieurs facteurs expliquent ce repli des prévisions. Tout d’abord, la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance, reste atone. «Le niveau de vie en baisse et la crainte pour l’avenir font chuter la consommation», souligne un observateur sur les réseaux sociaux, écho aux données de l’Insee. Malgré une inflation en recul, projetée à 2,0% en 2024 selon les estimations récentes, les ménages hésitent à dépenser, préférant épargner face à l’incertitude. Cette prudence est renforcée par un marché du travail en tension : le taux de chômage continue de grimper, passant de 7,4% en 2023 à une projection de 7,8% d’ici fin 2025, selon la Banque de France. Moins d’emplois, moins de confiance : le cercle vicieux s’installe.
Ensuite, les entreprises, confrontées à des conditions de financement plus strictes et à une compétitivité en berne, limitent leurs investissements.
Stagnation industrielle et augmentation du chômage
L’Insee note que la production industrielle stagne, tandis que les exportations peinent à décoller dans un contexte de ralentissement du commerce mondial. À cela s’ajoute une politique budgétaire contrainte : les recettes fiscales pourraient fléchir si la croissance reste durablement faible, creusant davantage le déficit public. Par ailleurs, l’Insee déplore le recul du marché de l’emploi et prévoit un taux de chômage atteignant 7,6% à la mi-2025.
Ces prévisions s’inscrivent dans un cadre européen contrasté. Si la Commission européenne anticipe une croissance de 1,5% pour l’UE en 2025, la France semble à la traîne, loin des dynamiques observées dans des pays comme l’Espagne, portés par le secteur des services. L’industrie allemande, elle aussi en difficulté, n’offre pas de relais de croissance à l’échelle régionale. Par ailleurs, l’absence de choc positif, comme une détente rapide des taux d’intérêt ou une résolution des tensions géopolitiques, limite les espoirs de rebond.
L’Insee insiste toutefois sur un point : ces chiffres restent des projections, sensibles à des évolutions imprévues. Reste à savoir si des mesures de relance ou un regain de confiance pourraient inverser la tendance. Pour l’heure, l’horizon 2025 s’annonce maussade sinon incertain.