Le président américain Donald Trump avait fait savoir dès sa prise de fonction que les États-Unis imposeraient de nouveaux droits de douane de 25% sur l’ensemble des marchandises en provenance de l’Union européenne. Selon Bloomberg, cette mesure pourrait coûter au bloc jusqu’à 1,5% de son PIB. Les secteurs de l’acier et de l’aluminium seraient les plus touchés, avec des pertes d’exportations estimées à 28 milliards d’euros.
Cette décision marque une nouvelle escalade dans les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles. Le président américain a déclaré que ces taxes concerneraient «non seulement les voitures, mais tout le reste». Selon Bloomberg, la situation actuelle de l’économie européenne est plus fragile qu’en 2018, lorsque Trump avait déjà imposé des taxes sur ces mêmes secteurs.
Un impact direct sur l’industrie et l’emploi
L’instauration de ces droits de douane pourrait contraindre les fabricants européens à supprimer des milliers d’emplois. Selon Bloomberg, le secteur de la métallurgie pourrait perdre 12 000 emplois en raison des nouvelles restrictions américaines. Plusieurs entreprises du secteur, dont Thyssenkrupp AG et ArcelorMittal SA, ont déjà engagé des réductions d’effectifs.
D’après Bloomberg, certains industriels pourraient être contraints de délocaliser leur production vers les États-Unis pour contourner ces barrières tarifaires. ArcelorMittal SA a récemment annoncé un investissement de 1,2 milliard de dollars dans une nouvelle usine en Alabama, alors même qu’elle réduit ses capacités en Europe.
Des pertes d’exportations conséquentes
L’Union européenne estime que ces nouvelles taxes affecteraient quatre fois plus de produits que les mesures tarifaires imposées par Trump lors de son premier mandat. Maros Sefcovic, Commissaire européen au commerce, a indiqué que la situation était encore «dans un état d’incertitude», les détails et l’ampleur des droits de douane pouvant évoluer.
Le 27 février 2025, la Commission européenne a déclaré qu’elle répondrait «immédiatement et fermement» aux taxes américaines. Bloomberg rapporte que plusieurs options sont envisagées, dont la possibilité d’imposer des droits de rétorsion sur certains produits américains, comme cela avait été fait en 2018 avec les motos Harley-Davidson et le whisky bourbon. Une autre mesure à l’étude serait de restreindre l’accès des entreprises américaines aux marchés publics de l’UE. Toutefois, selon Bloomberg, ces décisions nécessitent un consensus entre les 27 États membres, ce qui pourrait allonger les délais de réaction.
Les répercussions aux États-Unis
Selon Bloomberg, les États-Unis eux-mêmes pourraient subir des conséquences économiques en raison de cette politique commerciale. L’application de droits de douane sur les importations en provenance du Canada et du Mexique pourrait entraîner une baisse de 1,3% du PIB américain et une accélération de l’inflation.
Donald Trump a récemment déclaré que l’Union européenne avait été créée pour «exploiter les États-Unis à son avantage». Bloomberg souligne que cette nouvelle vague de restrictions commerciales intervient alors que Washington et Bruxelles ont également des différends sur d’autres sujets économiques et réglementaires.