La grande compagnie pétrolière norvégienne Haltbakk Bunkers, l'un des plus grands fournisseurs de carburant du pays, a refusé d'approvisionner l'armée des Étas-Unis basée en Norvège, ainsi que les navires américains entrants, à la suite d'un différend entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, a précisé la société sur son compte Facebook le 1er mars.
«Nous avons assisté aujourd’hui au plus grand spectacle de merde jamais présenté en direct par le président américain en exercice et son vice-président. Un énorme respect au président ukrainien qui a réussi à se contenir et à garder son calme, alors que les États-Unis ont organisé un show télévisé pour le poignarder dans le dos. Cela nous a dégoûtés. En conséquence, nous avons décidé de cesser immédiatement de fournir du carburant aux troupes américaines en Norvège et à leurs navires faisant escale dans les ports norvégiens», a rapporté Haltbakk Bunkers, appelant d'autres entreprises norvégiennes et européennes à en faire de même.
«Pas de carburant pour les Américains ! GLOIRE À L'UKRAINE», résume le message, supprimé par la suite mais rapidement repris par les médias.
«Pas un litre !» Ou on continue ?
Toutefois, la position de l'entreprise a été confirmée par son directeur, Gunnar Gran, qui a accordé une interview à l'agence norvégienne Kystens Næringsliv, dans laquelle il a déclaré que les mesures resteraient en place tant que Donald Trump serait en fonction. «Comme vous pouvez vous en rendre compte, pas un litre ne sera fourni tant que [la présidence de] Trump n'aura pas pris fin», a-t-il déclaré, ajoutant que l'entreprise avait «une boussole morale».
Le ministère norvégien de la Défense a réagi à la publication de l'entreprise. Le ministre Tore Sandvik a assuré que la Norvège continuerait à soutenir la marine américaine malgré la décision de Haltbakk Bunkers.
«Les États-Unis et la Norvège entretiennent une coopération étroite et solide en matière de défense. Les forces américaines continueront à recevoir de la Norvège les fournitures et le soutien nécessaires», a souligné Sandvik, en faisant remarquer que la position de l'entreprise n'était «pas conforme à la politique du gouvernement norvégien».
Le 28 février, le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé en visite à Washington, où il s'est entretenu sans succès avec le président Donald Trump et le vice-président JD Vance. La partie américaine lui a reproché de lui avoir manqué de respect et de ne pas l'avoir suffisamment remercié pour son aide militaire, après quoi le président ukrainien a quitté la Maison Blanche plus tôt que prévu.
Après le départ de Volodymyr Zelensky, Donald Trump a publié un message sur Truth Social dans lequel il a déclaré avoir «appris beaucoup de choses qui n'auraient jamais pu être comprises sans parler sous un tel feu et une telle pression», ajoutant que son homologue ukrainien pourra revenir quand il sera «prêt pour la paix».