Economie

Loin de l'anti-austérité, le budget très «rude» d'Alexis Tsipras voté par le Parlement

Le Parlement grec a approuvé, la nuit dernière, un budget présenté par le gouvernement d'Alexis Tsipras. Loin des promesses de Syriza, il est qualifié de «rude» par Euclide Tskalotos, le ministre des Finances d'Alexis Tsipras.

Elle semblent loin, les luttes contre l’austérité, les passes d’armes avec l’Allemagne et les grandes envolées de Yanis Varoufakis. Réélu Premier ministre il y a quelques semaines, Alexis Tsipras a fait adopté par le Parlement, dans la nuit de samedi à dimanche, le premier budget de son gouvernement.

Un budget loin des promesses du début d’année et qualifié de «rude» par le ministre des Finances du gouvernement Tsipras, Euclide Tskalotos. «Personne ne peut se réjouir de ce rude budget», a ainsi déclaré cet opposant déclaré à la rigueur budgétaire avant que ce budget a été voté à une courte majorité. Le texte a ainsi été approuvé par 153 députés sur 300, tous membres de la coalition au pouvoir, Syriza (gauche radicale, le parti de M. Tsipras) et Grecs indépendants (souverainistes de droite).

Ce premier budget, «un exercice difficile» selon Alexis Tsipras tient en effet compte des sévères mesures que M. Tsipras a dû accepter des créanciers du pays, UE et FMI, au mois de juillet, en échange d'un plan d'aide de 86 milliards d'euros, le troisième en cinq ans, alors qu'il avait justement obtenu le pouvoir en janvier sur la promesse qu'il débarrasserait la Grèce de ces plans d'aide asphyxiants. «Derrière les chiffres, tout le monde peut voir l’effort désespéré du gouvernement pour soutenir les classes laborieuses», a toutefois affirmé Alexis Tsipras.

Reste que ce budget impose une nouvelle réforme des retraites et facilite les saisies immobilières des ménages endettés. Ces deux mesures ont valu au gouvernement deux grèves générales en moins d'un mois en novembre et décembre. La majorité d’Alexis Tsipras s’est aussi réduite, et n’est plus que de deux députés, à 153 sur 300.