La Russie et l'Algérie sont les seuls fournisseurs de gaz ayant considérablement augmenté leur part vers l’Union européenne (UE) cette année, rapportent nos confrères de Sputnik, citant la base de données d’Eurostat. Selon ces statistiques, la part de Moscou a progressé de 4,6 points pour atteindre 18,3%, alors que celle d'Alger a connu une hausse de 4,9 points pour se positionner à 21,3%.
Les États-Unis restent le principal fournisseur de l’UE, mais leur part a légèrement diminué à hauteur de 22% contre 22,9% il y a un an. Outre l'Algérie et la Russie, le top 5 comprend également la Norvège, dont la part est passée à 12,5% contre 12,3% en 2023, et le Royaume-Uni (8,4% contre 12,5%).
L'UE a divisé par 1,7 ses importations de gaz au cours des huit premiers mois de l'année, jusqu'à 49,2 milliards d'euros. Cette baisse est surtout due à la désindustrialisation de la zone euro : entre mars 2022 et août 2024, sa production industrielle a chuté de 21%.
Par ailleurs, le prix du gaz naturel en Europe a atteint son plus haut niveau depuis un an, dépassant le 14 novembre à la bourse ICE de Londres 500 dollars pour 1 000 mètres cubes pour la première fois depuis le 28 novembre 2023.
Récemment, des rapports de presse, notamment britanniques, avaient en outre averti que l’approvisionnement en gaz de l'UE pourrait être menacé cet hiver en raison de la dépendance croissante au gaz naturel liquéfié (GNL) qui avait remplacé l’approvisionnement par gazoduc russe.
L’Algérie développe ses champs gaziers
Dans ce contexte de dépendance énergétique croissante de l’Europe, les autorités d’Alger ont lancé un nouveau cycle de licences pour l'exploitation des ressources gazières, dans le but d'augmenter la production d'environ 20 milliards de mètres cubes par an d'ici cinq à dix ans, rapportent des médias citant l’autorité algérienne de régulation des hydrocarbures.
Cette augmentation significative, qui représente 40% des exportations actuelles de gaz du pays nord-africain, pourrait encore renforcer la position de l'Algérie en tant que fournisseur de gaz clé de l'Europe, souligne la presse locale.
À cette fin, l'Algérie mène actuellement des négociations bilatérales avec plusieurs sociétés étrangères sur 13 contrats, dont quatre pourraient être finalisés d'ici à la fin de l'année. Le gouvernement algérien espère que la phase actuelle du programme attirera les grands opérateurs internationaux.
Dans une déclaration à RT en marge de sa participation à la Semaine russe de l’énergie, qui s'est tenue du 26 au 28 septembre à Moscou, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) d’Algérie, Rachid Nadil, avait annoncé un accord imminent avec le géant russe des hydrocarbures Gazprom pour le développement d’un champ gazier au sud du pays.
«Nous menons des négociations depuis un certain temps avec Gazprom, le plus important groupe d’hydrocarbures en Russie. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à la phase de développement et nous sommes sur le point de signer le contrat», a-t-il affirmé. «Il ne reste plus qu’à commencer l’extraction du gaz», a-t-il insisté.