Ce 2 novembre, l'agence TASS a rapporté que la Russie avait augmenté ses exportations de gaz vers l'Europe via gazoduc de plus de 15% au cours des 10 premiers mois de l'année.
Selon les calculs de l'agence, basés sur les données quotidiennes de Gazprom sur le transit par l'Ukraine et le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport de gaz naturel (ENTSOG), le volume de gaz russe expédié de janvier à octobre vers les pays de l'UE atteindrait 26,52 milliards de mètres cubes.
Au cours de la même période en 2023, les livraisons de gaz de la Russie à l'Europe s'étaient élevées a 23 milliards de mètres cubes.
Selon un récent rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui compte notamment parmi ses membres les cinq principaux producteurs mondiaux de gaz (l'Algérie, l'Iran, le Qatar, le Venezuela et la Russie), les livraisons de gaz russe à l'UE par gazoduc ont augmenté de 3 milliards de m3 au cours des trois premiers trimestres de l'année.
Même tendance observée du côté de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui souligne que les exportations de «l'or bleu» russe, par voix terrestre, ont augmenté de plus de 10 % (soit plus de 2 milliards de m3) au cours des neufs premiers mois de l'année par rapport à la même période en 2023.
L'AIE dresse notamment un parallèle avec les livraisons russes de gaz naturel liquéfié (GNL) aux Européens qui ont elles aussi augmenté de 2 milliards de mètres cubes sur un an (+16%) «consolidant la position de la Russie en tant que deuxième plus grand fournisseur de GNL en Europe» derrière les États-Unis.
Les livraisons de gaz via l'Ukraine pourraient cesser
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré le 1er novembre que le Kremlin ne savait pas si les livraisons de gaz russe à l'Europe via l'Ukraine allaient se poursuivre.
«À la fin de cette année, le contrat de pompage de gaz arrivera à son terme. Je ne peux pas vous dire maintenant comment les événements vont évoluer, comment les livraisons seront assurées, compte tenu du fait que l'Ukraine a déjà annoncé son refus de prolonger ce contrat», a déclaré Peskov lors d'une réunion d'information.
Le 7 octobre, lors d'une réunion avec son homologue slovaque Robert Fico, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal avait confirmé le refus annoncé en août par Volodymyr Zelensky de proroger au delà du 31 décembre 2024 l'accord de transit du gaz russe via le territoire ukrainien. Chmyhal avait alors appelé tous les pays européens à «abandonner complètement» le pétrole et le gaz provenant de Russie.
Parallèlement, Politico a rapporté le 21 octobre qu'en janvier 2025, sous la houlette de la présidence polonaise du Conseil de l'UE, les Européens allaient se pencher sur l'élaboration d'un quinzième paquet de sanctions antirusses. Celui-ci pourrait alors comprendre des restrictions sur les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL).