Le 30 septembre dernier, l'une des principales compagnies minières à l’échelle mondiale, Barrick Gold, a annoncé avoir conclu un accord avec le gouvernement malien pour résoudre les différends concernant les mines d'or de Loulo et de Gounkoto, et ce, quelques jours après la détention brève de quatre de ses employés par les autorités maliennes.
Par ailleurs, les ministères maliens de l'Économie et des Mines ont fait savoir dans une déclaration commune datée du 23 octobre que le deuxième plus grand exploitant d'or au monde «n'avait pas honoré les engagements auxquels [il] a souscrit dans l'accord», sans communiquer plus de détails.
Et d’indiquer que les violations concernaient «notamment l'environnement, la responsabilité sociale de l'entreprise et les règles de change».
Les deux aministrations ont également déclaré qu’il existait «des risques sérieux pour la poursuite des activités du groupe au Mali, dont l'une des licences d'exploitation expire au début de l'année 2026».
Le gouvernement malien a décidé de tirer toutes les conséquences juridiques des actions entreprises par Barrick Gold.
En riposte, Barrick a, selon Reuters, démenti toutes les allégations et a déclaré que, depuis le 30 septembre, la société était activement engagée avec le gouvernement pour parvenir à un accord qui inclurait une augmentation de la part de l'État dans les bénéfices économiques du complexe Loulo-Gounkoto.
Par le biais d'un communiqué, la minière canadienne a précisé : «bien que Barrick n'accepte aucune allégation d'acte répréhensible, elle a choisi d'agir de bonne foi en tant que partenaire de longue date du Mali», ajoutant qu'elle avait «versé 85 millions de dollars au gouvernement début octobre dans le cadre des négociations en cours.»
Début octobre, trois sources citées par Reuters avaient affirmé que le gouvernement militaire du Mali réclamait à Barrick au moins 300 milliards de francs CFA (473 millions d’euros) d'impôts et de dividendes impayés. Les négociations en ce sens sont toujours en cours, selon un porte-parole de Barrick, interrogé à l’époque.
Les demandes adressées à Barrick font suite, d’après la même source, à un audit des contrats miniers réalisé l'année dernière et à la volonté des autorités maliennes de renégocier les accords existants avec les sociétés minières étrangères afin d'engranger une plus grande part des revenus dans les caisses de l'État par le biais d'un nouveau code minier.
Il convient de rappeler que le Mali, pays riche en ressources naturelles, notamment en or, avait franchi une étape décisive dans sa souveraineté économique en nationalisant la mine d’or de Yatela le 18 septembre dernier.