La Banque centrale russe a annoncé ce 25 octobre qu'elle réhaussait son taux directeur de 200 points de base, le portant ainsi à 21% : un record depuis 2003.
«La croissance de la demande intérieure dépasse largement les possibilités d'expansion de l'offre de biens et services», a notamment justifié l'institution financière dans un communiqué, après avoir souligné que «les anticipations d’inflation continuaient d’augmenter».
La Banque centrale a également constaté que la croissance russe ralentissait par rapport au premier trimestre. Tendance qui s’expliquerait par «contraintes croissantes du côté de l'offre» évoquant «une diminution de la disponibilité des capacités de production inutilisées et des ressources de main-d'œuvre».
Une capacité d'accroître l'offre alors que, parallèlement, la demande intérieure demeure «soutenue par la croissance des prêts et des revenus de la population et des entreprises».
La banque centrale a également souligné que le marché du travail demeurait «tendu» avec un niveau de chômage «historiquement bas» et une pénurie de mains d'œuvre s'accentuant dans «un large éventail d’industries». «La croissance des salaires continue de dépasser celle de la productivité du travail», est-il souligné.
Dans ce contexte, l'institution n’exclut pas une nouvelle augmentation des taux lors de sa prochaine réunion, prévue en décembre.
Plusieurs hausses coup sur coup
Maintenu à 16%, après un pic à 20% en février 2022, le taux directeur avait été réhaussé de deux points en juillet 2024. Puis, en septembre, celui-ci avait été de nouveau augmenté d’un point, pour atteindre 19%. Cette nouvelle hausse à 21% était attendue par la majorité des experts, même si certains débattaient de son ampleur.
Le taux directeur est le taux d'intérêt minimum auquel la Banque centrale prête de l'argent aux banques commerciales et accepte leurs dépôts. Il constitue un outil essentiel pour réguler l'économie et maîtriser l’inflation. Une hausse du taux directeur rend l'argent plus cher dans l'économie : les taux d'intérêt appliqués aux crédits augmentent, tandis que ceux sur les dépôts deviennent plus attractifs.
Dans un tel contexte, il devient plus intéressant pour les ménages et les entreprises d’épargner plutôt que de dépenser ou de contracter des emprunts. Cela diminue la demande en biens et services ce qui, à production constante, endigue la hausse des prix.