Economie

En réponse aux sanctions ukrainiennes, la Russie a décidé de lui imposer un embargo alimentaire

Le gouvernement russe a pris la décision d’interdire toutes les importations de produits alimentaires en provenance d’Ukraine, a annoncé le ministre de l’Economie Alexeï Oulioukaïev.

«Vu que l’Ukraine a rejoint le régime des sanctions, y compris économiques et financières contre la Russie, nous avons décidé l’introduction de mesures de protection sous forme d’un embargo alimentaire», a expliqué Alexeï Oulioukaïev, le responsable de cette décision qui devra entrer en vigueur le 1er janvier 2016.

L’autre raison à l’origine de cette mesure est la protection du marché intérieur russe «du transit incontrôlable des produits issus de pays tiers, principalement en provenance de l’UE, via le territoire ukrainien», a souligné Alexeï Oulioukaïev, en faisant notamment allusion à un accord d’association économique actuellement en négociation entre Kiev et Bruxelles, qui prévoit un régime préférentiel de commerce entre les deux parties.

Pour Kiev, 560 millions d’euros de pertes

Dans une réunion du cabinet des ministres de l’Ukraine, le chef du gouvernement ukrainien Arseny Iatseniouk a souligné que l’accord d’association entre Kiev et l’UE entrera bien en vigueur à la date prévue. «Aucune autre option n’est possible», a-t-il déclaré aux ministres ukrainiens, notant qu’il faudrait «se préparer à des mesures restrictives de la part Moscou».

L’Ukraine a également élaboré «des estimations préliminaires de l’embargo russe», a annoncé Arseny Iatseniouk. «Pour l’année 2016, […] l’Ukraine perdra près de 560 millions d’euros d’exportations en Russie», a-t-il raconté.

Le ministre ukrainien a ensuite demandé au gouvernement d’élaborer un plan commun avec l’UE pour faire face aux conséquences négatives du potentiel embargo russe.

Les produits ukrainiens bénéficient actuellement d’avantages douaniers en Russie, dont le maintien après l’entrée en vigueur de l’accord UE-Ukraine, prévu le 1er janvier 2016, pourrait affecter négativement les producteurs russes, ce que craint Moscou.

La Russie a plusieurs fois insisté sur le report de l’entrée en vigueur de ce traité. Plus tôt, Alexeï Oulioukaïev a prévenu que l’embargo alimentaire contre l’Ukraine n’entrera en vigueur uniquement si Moscou ne réussit pas à négocier une annexe à l’accord entre Kiev et Bruxelles qui lèverait les risques pour le côté russe. Le round suivant de négociations trilatérales au niveau des ministres, avec la participation de la Russie, est prévu pour le 1er décembre.