Economie

Autoroutes : Bruno Le Maire auditionné le 22 mars à l'Assemblée nationale

Accusé par le Canard enchaîné d’avoir «étouffé» un rapport de l’Inspection générale des finances sur les sociétés d’autoroute, le ministre de l’Economie sera prochainement auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Bercy a confirmé que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire serait auditionné le 22 mars par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur le sujet sensible des concessions autoroutières. Une information révélée par le média Contexte

Le gouvernement prévoit aussi, selon la même source, de lancer au printemps un «travail public» sur l'avenir des concessions autoroutières, tandis que la Commission du développement durable du Sénat prévoit également des auditions sur ce thème à partir du 29 mars. 

En janvier, Le Canard enchaîné avait retrouvé un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) de 2021, qui, selon l’hebdomadaire, pointerait les profits réalisés par les sociétés concessionnaires et proposerait de réduire les tarifs des péages de 60% sur près des deux tiers du réseau. L'hebdomadaire satirique avait alors accusé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, d'avoir «étouffé» ce rapport.

Trois groupes contrôlent les autoroutes

La plus grande partie du réseau autoroutier a été privatisée en 2006 et la plupart des sociétés d'autoroutes sont contrôlées par trois groupes, les français Vinci et Eiffage ainsi que l'espagnol Abertis.

Interpellé sur la hausse du prix des péages autoroutiers et sur la rentabilité des sociétés concessionnaires, le ministère de l'Economie avait répondu qu'il étudiait la possibilité de raccourcir la durée des concessions.

Le gouvernement affirme ne pas avoir publié le rapport de l'IGF parce que ce dernier «sert à préparer et accompagner» ses arguments dans des contentieux existant avec les sociétés d'autoroutes, qui contestent une décision de 2020 d'indexer la taxe sur l'aménagement du territoire sur l'inflation pour financer le canal Seine-Nord Europe.

L'Autorité de régulation des transports (ART) avait proposé en janvier à l'Etat de privilégier des contrats plus courts, pour lui laisser une plus grande marge de manœuvre, alors que les principales concessions arriveront à terme entre 2031 et 2036.