Economie

Réforme de l’assurance chômage : l’Unedic constate une baisse moyenne de 16% des allocations

La réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur en 2021 a provoqué une baisse notable de l’indemnisation des personnes ayant perdu leur emploi. Elle a particulièrement touché les plus jeunes et les salariés précaires.

L'Unédic, organisme paritaire, qui gère le régime d'assurance chômage a dressé un premier bilan de la réforme lancée en 2019 et pleinement entrée en vigueur fin 2021. Il montre une baisse de 16% en moyenne des allocations journalières pour les chômeurs concernés, selon des documents internes consultés le 21 décembre par l'AFP. 

Cette réforme a notamment durci les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi, en particulier ceux alternant périodes de travail et d'inactivité. En parallèle, elle a augmenté de trois mois la durée moyenne potentielle pendant laquelle peuvent être perçues les allocations. Un maigre avantage qui devrait sauter avec la prochaine réforme.

L'Unédic note aussi une baisse de 20% des ouvertures ou rechargements de droits par rapport à 2019, en raison des nouvelles règles et d'effets conjoncturels. La baisse est plus importante chez les moins de 25 ans (-26%), les allocataires sortant de CDD (-30%) ou de contrat d'intérim (-37%). 

Baisse du nombre d'indemnisés

La part des allocataires indemnisés parmi les inscrits à Pôle emploi est de 36,6% en juin 2022 (contre 40,4% en décembre 2021). 

La réforme instaurait aussi une dégressivité de 30% pour les chômeurs de moins de 57 ans ayant perçu une rémunération supérieure à 4 500 euros brut. L'Unédic note que cela concernait 31 000 allocataires en juin et potentiellement 52 000 autres les mois suivants. 

La réforme de 2021 a non seulement exclu un très grand nombre de travailleurs privés d'emploi de l'indemnisation mais elle a particulièrement touché les jeunes ainsi que les travailleurs ayant perdu un CDD ou un contrat d'intérim

Dans un autre document, l'Unédic évalue les effets de la nouvelle réforme dévoilée fin novembre qui va engendrer, par décret, une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à partir du 1er février. 

«Un saccage», selon la CGT

Selon l'organisme, «quelle que soit la durée du droit actuel, au moins la moitié des futurs allocataires est impactée». 

En moyenne, en régime de croisière (après 5 ans), le nombre d'allocataires indemnisés diminuerait de 12%, soit environ 300 000 personnes, et la réforme engendrerait «de moindres dépenses de l'ordre de 4,2 milliards d'euros» . 

Dans un communiqué, la CGT estime qu'elle «ne s'était pas trompée dans ses prévisions en dénonçant un saccage». «La réforme de 2021 a non seulement exclu un très grand nombre de travailleurs privés d'emploi de l'indemnisation mais elle a particulièrement touché les jeunes ainsi que les travailleurs ayant perdu un CDD ou un contrat d'intérim», écrit le syndicat, qui dénonce un «prochain tour de vis» avec la nouvelle réforme.