Economie

Borrell craint une «récession mondiale» à cause des hausses des taux de la Réserve fédérale

Pour le chef de la diplomatie européenne, la politique monétaire de la Réserve fédérale des Etats-Unis engendre un «risque d'une récession mondiale ». Il s’inquiète aussi des conséquences de la fin du gaz russe bon marché et des débouchés chinois.

Lors d'une intervention, le 11 octobre, devant les ambassadeurs de l'Union européenne (UE), le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, cité par l'AFP, a évoqué «le risque d'une récession mondiale». Il l’attribue aux hausses successives de taux d'intérêt auxquelles a procédé la Réserve fédérale (Fed) – équivalent de la banque centrale des Etats-Unis.

«Tout le monde est obligé de suivre les hausses de taux décidées par la Fed, sinon les monnaies seront dévaluées [face au dollar]», a-t-il expliqué. Selon le chef de la diplomatie européenne, «tout le monde suit la Fed et met en œuvre la même politique monétaire, parce qu’il n’y a pas d’autre moyen, sinon les capitaux vont fuir.»

Or, le comité de politique monétaire, l'organe de décision de la Fed, qui a déjà procédé à trois hausses de taux depuis mars, a averti que pour faire face à une inflation hors de contrôle, une nouvelle hausse serait nécessaire.

Lors de son intervention Josep Borrell a aussi parlé de changements de la situation internationale affectant l’UE et a notamment déclaré : «La Russie et la Chine contribuaient à notre développement économique, ce n'est plus le cas. Cela va impliquer une forte restructuration de notre économie, car l’accès à la Chine va devenir de plus en plus difficile et nous n'aurons plus de gaz russe bon marché.» Il a en outre prédit qu’en raison de ces changements, un «ajustement sera[it] difficile» et créerait «des problèmes politiques».

«D’autre part, nous avons délégué notre sécurité aux Etats-Unis. Mais qui sait ce qui se passera dans deux ans ? Ou même en novembre ?», a-t-il ajouté, faisant référence aux prochaines échéances électorales aux Etats-Unis. Le chef de la diplomatie a alors plaidé pour que l’UE assume «une plus grande partie de [sa] responsabilité en matière de sécurité».

Mais il a reconnu qu’il y avait «encore beaucoup à faire pour être une, une seule puissance, qui agisse au nom de l’Union dans son ensemble».