Lors d’un point presse où il était interrogé sur les récentes fuites affectant les deux gazoducs sous-marins Nord Stream 1 et Nord Stream 2 le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré ce 28 septembre qu’il était «assez prévisible» que certains mettent la Russie en cause. «Prévisible, stupide et absurde», a-t-il ajouté, expliquant que les fuites touchant Nord Stream 1 et 2 étaient «problématiques» pour la Russie, car le gaz russe qui s'en échappe «coûte très cher».
A ce titre, la Russie va demander une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. «La Russie a l'intention de convoquer une réunion officielle du Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre des provocations concernant les gazoducs Nord Stream 1 et 2», a affirmé sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
Peu de temps auparavant, dans un communiqué de presse cité par l’AFP, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères Josep Borrell avait ainsi déclaré : «Toutes les informations disponibles indiquent que ces fuites sont le résultat d'un acte délibéré.» Il s’était également fait menaçant en ajoutant : «Toute perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes est totalement inacceptable et fera l'objet d'une réponse solide et unie.»
Ces fuites dans les gazoducs ont été repérées le 27 septembre au large de l'île danoise de Bornholm en mer Baltique. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, a immédiatement réagi et déclaré que les autorités avaient la conviction qu’il s’agissait «d'actions délibérées et non d'accidents».
Elle a cependant ajouté qu'il n’existait aucune information indiquant «qui pourrait être derrière cela». Mette Frederiksen a rejeté la suggestion selon laquelle l'incident était une attaque contre le Danemark, soulignant que les fuites s’étaient produites dans les eaux internationales.
Le ministre danois de la Défense, Morten Bodskov, a rencontré le 27 septembre le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, pour discuter des incidents. Il a confié à la presse qu'il pensait également que les «violations» avaient eu lieu au cours d'un «acte délibéré».
Ces gazoducs permettent au gaz russe d'être acheminé vers l'Allemagne sans transiter par l'Ukraine ou la Pologne, à la grande fureur de ces deux pays. Des «analystes», cités sans plus de précision par l’agence Reuters, estiment que l’importance des dégâts est telle qu'il est peu probable que l’une ou l’autre des conduites sous-marines puisse transporter du gaz vers l'Europe cet hiver, même s’il existait une volonté politique de les remettre en état de fonctionner.