«Nous faisons face en France et en Europe à une situation exceptionnelle», a déclaré ce 14 septembre le président de RTE Xavier Piechaczyk, lors de la présentation des perspectives du réseau électrique pour cet hiver.
«Le risque de coupure ne peut pas être totalement exclu, mais il pourrait être évité en baissant la consommation nationale de 1 à 5% dans la majorité des cas, et jusqu’à 15% dans les situations météorologiques les plus extrêmes», a-t-il détaillé dans un communiqué.
«En aucun cas, la France ne court un risque de "black-out"», c'est-à-dire «la perte de contrôle totale du système électrique», a toutefois assuré le gestionnaire du réseau électrique.
Mais face à une situation «dégradée» en France concernant la production d'électricité, le gestionnaire a exceptionnellement avancé la période de «vigilance» qui commencera dès l'automne et portera notamment sur les mois de novembre et décembre. Selon RTE, la très grande majorité des «situations à risque» se situent le matin entre 8h et 13h et le soir entre 18h et 20h.
Le bouclier tarifaire prolongé par le gouvernement, hausse «limitée» à 15%
Dans le contexte de la crise énergétique qui touche l'Europe sur fond de tarissement du gaz russe, la situation de la France est fragilisée en raison d'une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou des problèmes de corrosion sur la moitié de ses 56 réacteurs nucléaires.
Face à la flambée des coûts de l'électricité et du gaz sur les marchés de gros européens, le Premier ministre Elisabeth Borne a annoncé, entourée des ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, les nouvelles modalités du bouclier tarifaire pour 2023, expliquant le prolonger pour «limiter» à 15% les hausses de prix de l'électricité et du gaz.
En 2022, la hausse sur les tarifs d'électricité pour les particuliers avait été bloquée par le gouvernement à 4%, et les tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021. De son côté, le gestionnaire de réseau de transport de gaz GRTGaz a appelé à économiser «dès maintenant» pour faire face à un éventuel hiver très froid. Dans un communiqué, cité par l’AFP, GRTGaz précise que «la France a bien rempli ses stocks de gaz» et doit être «capable de faire face» à un hiver moyen tout en aidant les pays voisins avec du gaz importé.